Mohamed Fahmy
Photo Credit: CBC

Le Canadien Mohamed Fahmy reçoit le pardon présidentiel égyptien

Condamné à trois ans de prison ferme en Égypte à la fin du mois d’août 2015, le journaliste de 41 ans est aujourd’hui un homme libre.

Mohamed Fahmy a été gracié, comme une centaine d’autres prisonniers, et immédiatement libéré.

Le gouvernement canadien se réjouit de cette décision qui survient à la veille de l’Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice, et à la veille de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, à laquelle doit participer le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Le Canada dit vouloir continuer de soutenir M. Fahmy par le biais de ses services consulaires et faciliter son départ d’Égypte.

Mohamed Fahmy et deux collègues, l’Égyptien Baher Mohamed et l’Australien Peter Greste, tous trois employés par la chaîne qatarie Al-Jazeera,  avaient été arrêtés en décembre 2013 et accusés d’avoir soutenu les Frères musulmans — une organisation aujourd’hui interdite en Égypte — et d’avoir menacé la sécurité nationale avec leurs reportages.

Ils avaient été condamnés à des peines de 7 à 10 ans de prison après un premier procès tenu en juin 2014.

En février 2015, après avoir passé 400 jours en prison, Mohamed Fahmy  et Baher Mohamed avaient été libérés sous conditions alors que Peter Greste avait été relâché et expulsé vers son pays d’origine en vertu d’un décret présidentiel.

Pour faciliter son retour au Canada, M. Fahmy avait, quant à lui, renoncé à sa citoyenneté égyptienne, mais la procédure s’est avérée vaine.

Au terme d’un second procès qui s’est tenu en août dernier, les 3 hommes ont été condamnés pour avoir « diffusé de fausses informations » visant à soutenir les Frères musulmans.

Peter Greste a été jugé par contumace alors que les deux autres journalistes sont retournés derrière les barreaux.

L’Égyptien Baher Mohamed ne ferait pas partie de cette liste de personnes graciées.

Baher Mohamed, Mohammed Fahmy et Peter Greste en cour au Caire (archives)
Baher Mohamed, Mohammed Fahmy et Peter Greste en cour au Caire (archives) © AP/Heba Elkholy

La réaction d’Amnistie internationale division Canada francophone

La directrice générale de cet organisme voué au respect des droits de la personne, Béatrice Vaugrante, estime que Mohamed Fahmy n’aurait jamais dû être condamné. « On s’entend qu’il n’aurait jamais dû aller en prison. Ce sont des prisonniers d’opinions pour Amnistie internationale. »

Mme Vaugrante précise qu’elle doute d’un changement d’attitude de l’Égypte envers la liberté d’expression. « Il y a vraiment de grands enjeux, des arrestations massives, des condamnations à mort massives, on a vraiment de grands enjeux sur la liberté d’expression et la diversité des opinions en Égypte. »

Brigitte Vaugrante
Brigitte Vaugrante, directrice générale d’Amnistie Internationale, Canada francophone. © ICI Radio-Canada
Catégories : International, Politique
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