Yahya Samatar aura parcouru l’Éthiopie, le Brésil, l’Amérique centrale et les États-Unis avant de trouver refuge au Canada.
L’homme de 32 ans a fui la Somalie il y a un an, se sentant menacé par plusieurs groupes dont l’Al-Shabab. Yahya Samatar, qui travaillait à l’époque auprès d’organismes non gouvernementaux caritatifs, a payé des passeurs pour l’emmener en Éthiopie, laissant derrière lui son épouse et ses enfants.
Après une interminable cavale, il a été déposé, une nuit du mois d’août dernier, près de la frontière canado-américaine.
Il n’était pas seul, un compatriote cherchant lui aussi refuge l’accompagnait. Après avoir traversé des fermes et des zones forestières, les deux hommes ont atteint la rivière Rouge.
Croyant que celle-ci coulait d’est en ouest, ils ont pensé qu’il leur suffirait de la traverser pour arriver au Canada.
Longue de 885 km, la rivière Rouge qui coule du sud vers le nord marque la frontière des États du Minnesota et du Dakota du Nord et se jette dans le lac Winnipeg, au Manitoba.
Une fois dans les eaux froides de la rivière, ils ont lutté à contre-courant pour finalement parvenir à gagner la terre ferme.
Yahya Samatar a été secouru par un bon samaritain, résident de la communauté frontalière d’Emerson, au sud du Manitoba.

Confié à l’Agence des services frontaliers du Canada, il a été hébergé dans un asile pour réfugiés à Winnipeg, en attendant l’audience sur son statut de réfugié.
Sa demande a finalement été acceptée le 30 septembre après une entrevue avec un arbitre de la Commission de l’immigration et du statut du réfugié du Canada. Samatar a fait valoir qu’il était un ardent défenseur de la démocratie ainsi que des droits de la femme et des pauvres. Il a aussi parlé de son frère qui aurait été assassiné par la milice islamiste armée Al-Shabab.

Si tout va bien, Yahya Samatar obtiendra le statut de résident permanent au cours des 14 prochains mois. Le cas échéant, sa famille obtiendra le même statut.
Quant à son compagnon de voyage, il a lui aussi survécu et aurait demandé le statut de réfugié à Toronto.
RCI avec Radio-Canada
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