Photo Credit: GI / Spencer Platt/Getty

American Apparel: du succès à la déroute

La compagnie californienne de prêt-à-porter American Apparel, fondée en 1989 par le Montréalais Dov Charney, s’est placée lundi sous la protection de la loi américaine sur les faillites.

L’entreprise, dans le rouge depuis cinq ans, a accumulé des dettes de plus de 300 millions de dollars. Un plan de restructuration approuvé par la majorité de ses créanciers permettra de ramener son endettement à 135 millions de dollars s’il est avalisé par la justice américaine. L’entente prévoit également une injection de fonds supplémentaires.

American Apparel n’est pas le seul détaillant américain de vêtements à éprouver des difficultés.

L’arrivée sur le marché de rivaux étrangers tels que les enseignes H&M et Zara, géants de la mode à petits prix, a bousculé un certain nombre de marques. Le Groupe Gap annonçait récemment la fermeture de 140 de ses magasins éponymes d’ici janvier et de 35 autres magasins au cours des prochaines années.

(Crédit photo: Daniel Acker/Bloomberg via Getty Images)

(Crédit photo: Daniel Acker/Bloomberg via Getty Images)

La chute

Les déboires d’American Apparel ne sont cependant pas uniquement attribuables à la férocité de la concurrence.

Dov Charney (Crédit photo: Keith Bedford/Bloomberg via Getty Images)

Dov Charney (Crédit photo: Keith Bedford/Bloomberg via Getty Images)

La perte de plus de la moitié des travailleurs de son usine de Los Angeles en 2009 pour cause d’immigration illégale a porté un coup dur à l’entreprise qui connaissait jusqu’alors un vif succès avec ses articles en coton, d’une grande simplicité, fabriqués localement.

La hausse record des prix du coton l’année suivante a encore fait bondir ses coûts.

Mais plusieurs soutiennent que les problèmes d’American Apparel sont en grande partie dus à l’entrepreneur qui l’a fait  naître dans sa chambre d’une résidence de l’Université Tufts, au Massachusetts.

Dov Charney, un personnage coloré dont la conduite a fait l’objet de nombreuses critiques, a notamment été accusé par des employés de harcèlement sexuel et de pratiques abusives.

Il a été écarté de la direction à l’été 2014 pour ensuite être viré en décembre. Le conflit est loin d’être résolu: Charney a intenté une vingtaine de poursuites contre la compagnie qu’il ne lui appartient plus désormais.

Analyse de la situation avec Jocelyn Bellemare, professeur au Département de management et technologie à l’Université du Québec à Montréal:

Écoutez
Catégories : Économie
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.