Sophie Labelle, une artiste qui a vécu au Yukon a crée récemment une bande dessinée en ligne "Assignée garcon" sur ses expériences comme femme transgenre dans le Grand Nord canadien.

Sophie Labelle, une artiste qui a vécu au Yukon a crée récemment une bande dessinée en ligne "Assignée garcon" sur ses expériences comme femme transgenre dans le Grand Nord canadien.

Le Canada se transforme au contact de ses personnes transgenres

Le ministère de la Santé de la province de l’Ontario annonce un programme spécifique pour améliorer les services de santé offerts à ses citoyens transgenres.

L’un des objectif de la nouvelle politique est de réduire la souffrance de façon générale et le temps d’attente de façon spécifique pour des centaines de patients qui cherchent depuis des années à subir une chirurgie dite de réatribution sexuelle et qui pour ces personnes est le geste souvent le plus déterminant dans leur désir d’affirmation personnelle.

Selon une étude publiée par l’Université Western à London en Ontario, 53 500 transgenres vivent en Ontario et plus du tiers d’entre eux ont déjà fait une tentative de suicide.

Dans cette province où habite un Canadien sur trois, avant même de pouvoir aller de l’avant avec une chirurgie de réattribution sexuelle, il faut subir une évaluation psychiatrique.

Le saviez-vous?
La consultation psychiatrique n’est qu’un des critères à remplir pour obtenir une chirurgie de réattribution sexuelle remboursée par l’Ontario
Pour être admissible à une chirurgie de réattribution sexuelle, vous devez aussi avoir vécu comme personne de l’autre sexe désiré durant au moins un an;
Obtenir la recommandation de deux spécialistes;
Parfois suivre une thérapie hormonale supervisée par un médecin.

Le Centre Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto vient en aide aux personnes transgenres.
Le Centre Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto vient en aide aux personnes transgenres.

Prisonnier d’un seul hôpital

En Ontario cette évaluation psychiatrique d’une personne transgenre se pratique spécifiquement au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto (CAMH) qui est donc l’unique endroit dans toute la province ou l’on peut autoriser les transgenres à obtenir l’opération qui leur permet de changer de sexe.

L’Ontario, la deuxième province du Canada par ordre de grandeur, couvre plus d’un million de kilomètres carrés (415 000 milles carrés), région plus grande que la France et l’Espagne réunies.

Rachel Lauren Clark

Rachel Lauren Clark

Le mois dernier, il y avait en Ontario 1064 noms sur la liste d’attente du CAMH

Après avoir annoncé à son médecin de famille qu’elle voulait une chirurgie de réassignation sexuelle, Rachel Lauren Clark, qui a passé une quarantaine d’années dans le corps d’un homme, a dû attendre un an et demi afin d’obtenir une consultation avec un psychiatre du CAMH (Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto).

Dans une entrevue accordée à nos collègues de Radio-Canada elle précise : « Pendant 18 mois, je ne pouvais pas voyager, chercher un appartement, un emploi en tant que femme, parce que toutes mes pièces d’identité portaient le nom d’un homme. Je me sentais emprisonnée, en danger tout le temps. »

Au total, Rachel Lauren Clark a dû attendre presque 4 ans pour son opération

La vie des transgenres qui veulent se réapproprier leur identité sexuelle est semée d’embûches même dans un des pays les plus ouverts au monde comme le nôtre aux différences sexuelles.

Écoutez

Découvrez :
Être proche d’une personne transgenre, c’est se transformer aussi – Radio-Canada150930_896gm_mlarge_transgenres_sn635 (1)

Aide-mémoire…
Une quinzaine de prisonniers transgenres seraient détenus dans les pénitenciers fédéraux canadiens.
La politique de Service correctionnel Canada prévoit qu’un détenu peut être opéré pour changer de sexe si un psychiatre en reconnaît la nécessité.
Mais le gouvernement conservateur de Stephen Harper, défait le 19 octobre dernier, affirmait qu’il ne paierait pas ces interventions, même si celles-ci étaient requises par un médecin.
Aux États-Unis, certaines prisons ont créé des unités spéciales qui accueillent uniquement les prisonniers transgenres.
Dans ce qui est appelé la politique la plus complète en son genre au Canada, les détenus en Ontario dans les prisons provinciales sont évalués et logés depuis cette année sur la base de leur identité de genre – pas de leur anatomie.

La vie derrière les barreaux est difficile pour les personnes transgenres
La vie derrière les barreaux est difficile pour les personnes transgenres © iStock

Avec la contribution de Florence Reinson et Jacques Dufresne de Radio-Canada

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Catégories : Santé, Société
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