La Ville de Montréal a réitéré que ce déversement d’eaux usées n’aura pas d’impact sur la qualité de l’eau potable.

La Ville de Montréal a réitéré que ce déversement d’eaux usées n’aura pas d’impact sur la qualité de l’eau potable.

Tournant dans l’histoire-fleuve des huit milliards de litres d’eaux usées jetées dans le Saint-Laurent

Après presque deux mois de débats, de reports et d’émoi, la ville de Montréal vient d’ouvrir mercredi matin vers minuit une série de robinets municipaux qui projettent dans le majestueux fleuve Saint-Laurent 8 milliards de litres d’eaux usées remplies de matière fécale.

La ville affirmait ne pas avoir la capacité de traiter cette eau usée qui s’accumulait dans ses réservoirs et dont il fallait qu’elle se débarrasse pour ouvrir la voie à la construction d’un nouveau tronçon d’autoroute menant au coeur de la ville. Plus tôt cette semaine, après des interférences politiques et un débat médiatique intense qui a fait la manchette autour de la planète, le ministère canadien de l’Environnement s’est finalement résigné à donner le feu à ce scénario irréel.

La Ville estime que l’impact de ce déversement ne sera pas majeur compte tenu de la capacité de dilution importante du fleuve. Ainsi, les égouts rejettent en ce moment 13 mètres cubes d’eaux usées à la seconde alors que le débit du fleuve qui passe devant la ville de Montréal atteint 7000 mètres cubes à la seconde.

Durant le déversement, l’ajout de matières en suspension au fleuve sera donc de 1 mg par litre, soit l’équivalent d’une goutte d’eau dans un litre.

2600 piscines olympiques de pipi et autres déchets humains

Les 8 milliards de litres d’eaux usées jetées au fleuve pendant sept jours représentent l’équivalent de l’eau contenu dans environ 2600 piscines de grandeur olympique.

« Il n’y aura pas d’odeurs », a assuré en conférence de presse le maire de Montréal, Denis Coderre. Pourtant, pendant les sept jours que dureront les travaux et 48 heures après la fin des déversements, les citoyens ne doivent pas toucher à l’eau du fleuve.

La Ville leur demande aussi de ne pas jeter dans les toilettes et les égouts des déchets qu’ils ont parfois pris l’habitude d’y mettre : Mégots de cigarettes, tampons hygiéniques, condoms, seringues et même… couches pour bébé. Et n’oublions pas l’inoffensif fil de soie ou les débris en plastique de toutes sortes que ne semblent pas apprécier les poissons….

Denis Coderre s'explique.
Denis Coderre s’explique.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, tente de se laver des reproches

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a fait valoir en conférence de presse mardi que toute la controverse dans lequel est plongé ce déversement d’une ampleur sans précédent dans l’histoire canadienne aura au moins permis d’attirer l’attention des décideurs et de la population sur la santé du fleuve Saint-Laurent.

« On a tous à apprendre de tout ça. Là, on est tous sensibles. Est-ce que vous saviez qu’il y avait eu 45 000 déversements au Québec? Est-ce que vous saviez que dans des villes canadiennes, on transvidait [des eaux usées] dans le fleuve, à la mer ou dans des Grands Lacs sans que personne soit au courant? Alors je pense que cette saga-là est une opportunité de sensibilisation », a-t-il dit.

La ville affirme de son côté qu’elle surveillera la qualité de l’eau, des sédiments et de la flore « avant, pendant et après » l’intervention jusqu’en juin 2016 et transmettra ses informations au gouvernement canadien.

Seuls, une quarantaine de manifestants amérindiens mohawks ont bloqué pendant quelques heures l'accès au pont Honoré-Mercier sur la route 132 en direction de Montréal, mardi soir, sur leur réserve de Kahnawake, pour marquer leur opposition au déversement de huit milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, autorisé par la Ville de Montréal. « Sauvons notre fleuve », pouvait-on lire sur l'immense banderole qu'ils ont déployée près de la route, où ils ont aussi fait un feu et brandi des drapeaux mohawks. (Alain Béland - RC)

Seuls, une quarantaine de manifestants amérindiens mohawks ont bloqué pendant quelques heures l’accès au pont Honoré-Mercier sur la route 132 en direction de Montréal, mardi soir, sur leur réserve de Kahnawake, pour marquer leur opposition au déversement de huit milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, autorisé par la Ville de Montréal. « Sauvons notre fleuve », pouvait-on lire sur l’immense banderole qu’ils ont déployée près de la route, où ils ont aussi fait un feu et brandi des drapeaux mohawks. (Alain Béland – RC)

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