La soeur aînée du blogueur et défenseur des droits de la personne Raïf Badawi, la militante Samar Badawi, avait été arrêtée puis incarcérée mardi par les autorités de l’Arabie saoudite, selon des informations communiquées notamment par la Fondation Raïf Badawi pour la liberté.
Rappelons que son frère, Raïf Badawi purge en ce moment une peine de prison de 10 ans et qu’il a été condamné à 1000 coups de fouet pour sa critique des dirigeants religieux saoudiens. Il est incarcéré depuis juin 2012.
La nouvelle de l’arrestation de Samar Badawi avait été confirmée également sur Twitter par Ensaf Haidarq qui vit maintenant au Québec avec ses enfants. et qui est l’épouse de Raïf Badawi.
En milieu de matinée mercredi on apprenait de Human Rights Watch (HRW) que Samar Badawi avait été libérée après avoir été brièvement arrêtée et interrogée par la police saoudienne.
Samar Badawi « a été libérée sous caution. Puis elle a été soumise à un questionnaire obligatoire », a déclaré à l’AFP Adam Coogle de HRW, indiquant qu’elle se portait « bien » et qu’elle était désormais libre de ses mouvements.
Les autorités saoudiennes reprochaient à Samar Badawi d’avoir alimenté le compte Twitter de Waleed Abulkhair, un militant et avocat de Raïf Badawi qui est lui-même est emprisonné, mais dont le compte reste mystérieusement toujours actif.
Waleed Abulkhair est aussi l’ex-mari de Samar Badawi qu’elle aurait apparemment divorcé sous la pression des autorités, après l’arrestation de celui-ci récemment.
Samar Badawi était détenue à la prison centrale de Dharan, une ville de 100 000 habitants aux abords du golf persique.
C’est là aussi où sont toujours emprisonnés Raïf Badawi et Waleed Abulkhair, précise Évelyne Abitbol, directrice générale et cofondatrice de la Fondation Raïf Badawi, mise sur pied en septembre dernier.
En 2012, la militante Samar Badawi a reçu un prix des International Women of Courage Awards des mains de Michelle Obama et Hillary Clinton. Photo: Charles Dharapak Associated Press
Ce qu’on sait de Samar Badawi
Samar Badawi a été lauréate en 2012 d’un prix des International Women of Courage Awards, remis par le département d’État américain pour son travail pour l’égalité des femmes en Arabie saoudite.
Elle a reçu cette distinction des mains de l’épouse du président, Michelle Obama, et de l’ancienne secrétaire d’État et candidate aux primaires du Parti démocrate, Hillary Clinton.
Il y a un peu plus de trois semaines, le premier ministre canadien Justin Trudeau affirmait qu’il n’était pas prêt à intervenir personnellement et à saisir par exemple le téléphone pour réclamer auprès des autorités saoudiennes la libération du blogueur Raïf Badawi, tâche qu’il a confiée pour le moment à son ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion.
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