Le prix du litre d’essence est passé sous la barre du dollar dans certaines stations d'essence de la région de Montréal cette semaine. Photo Credit: ICI Radio-Canada
Pétrole à 30 dollars, mais l’essence encore trop près du dollar
Pourquoi le prix de l’essence ne chute-t-il pas aussi rapidement que le prix du pétrole?
Même si dans la région métropolitaine de Montréal, des stations d’essence commencent à afficher maintenant à certains endroits un prix inférieur à 1 $ pour un litre d’essence ordinaire, il semble que la chute des prix à la pompe ne s’effectue pas de façon aussi dramatique que sur les marchés boursiers.
En Alberta par exemple, en ce moment au cœur de l’industrie pétrolière canadienne, le prix est de 85 cents le litre, somme qui semble faible. Mais il s’agit tout de même d’une hausse de 0,05 $ le litre comparativement à l’année dernière, et ce même si le prix du baril de pétrole brut lui est d’environ 0,16 $ de moins que l’an dernier.
Quand les banquiers eux-mêmes commencent à se plaindre du prix de l’essence
Lorsqu’un spécialiste du secteur de l’énergie se met à parler de collusion, ou de machination de la part des pétrolières pour garder les prix à la pompe artificiellement élevés, il provient presque exclusivement des milieux universitaires ou du secteur de la protection du consommateur. Mais récemment un analyste réputé d’une des six grandes banques canadiennes a publié sa propre analyse accusatrice.
Selon Benjamin Reitzes qui est économiste à la Banque de Montréal, les prix de l’essence au Canada devraient être beaucoup plus faibles que ce qu’ils sont maintenant. Il base son affirmation sur une comparaison des prix du brut il y a huit ans soit de décembre 2007 à décembre 2015.
Ce que serait un prix a la pompe plus juste et équitable
Benjamin Reitzes
En tenant compte d’une série de facteurs, parfois complexes, le prix de l’essence devrait être plus proche des 80 cents le litre, sur la base du prix du pétrole selon Benjamin Reitzes.
« Les consommateurs ne semblent pas tirer pleinement profit de la baisse des prix pétroliers », déclare Benjamin Reitzes qui a analysé qu’en décembre dernier dans leur ensemble les Canadiens payaient encore plus de 1 $ le litre en moyenne malgré le fait que le prix du baril au début de décembre de Brent était alors à son plus faible niveau depuis 2008. ( il est maintenant a son plus faible niveau depuis 2003 et le prix du litre à Montréal par exemple est toujours vendu à plus de 1 dollar).
Or, l’essence se vendait en moyenne à la pompe il y a huit ans autour des 76,5 cents le litre au Canada.
En raison de la faible valeur du dollar canadien, des spécialistes affirment qu’il est normal que l’essence brute coûte et demeure un plus cher au Canada, car son prix est fixé selon la valeur du dollar américain.
Mais des spécialistes indépendants estiment que les prix sont artificiellement élevés en raison des raffineries pétrolières qui arrivent a augmenter progressivement, mais surement leurs marges de profits car il y a dans ce secteur moins de compétition autant localement qu’internationalement.
Pour ajouter un grain de sel de plus à la grisaille hivernale que doivent traverser nos automobilistes, il appert qu’un recours collectif intenté en 2009 dans la province du Québec au nom maintenant de plus d’un million 200 000 automobilistes contre ce qu’on appel « le cartel de l’essence » s’enlise dans des délais qui pourraient à nouveau aboutir en Cour suprême du Canada en 2017,voir 2018!
Aide-mémoire…
Le scandale du Cartel de l’essence au Québec
– L’affaire débute en 2004 lorsqu’une guerre de prix de l’essence est provoquée à Victoriaville, une petite ville de 45 000 habitants située entre les villes de Montréal et Québec sur la rive gauche du fleuve Saint-Laurent.
– Le propriétaire d’une station-service, qui vendait son essence moins cher, ainsi que ses employés sont alors victimes de menaces par des concurrents.
– Une enquête des policiers devait par la suite permettre de découvrir que des stations-service d’autres villes comme Thetford Mines, Sherbrooke et Magog s’entendaient entre elles pour fixer les prix de l’essence.
– En novembre 2009, un automobiliste dépose un premier recours collectif.
– Le 17 octobre 2014, la Cour suprême du Canada a autorisé l’utilisation par les plaignants d’enregistrements de 220 000 conversations téléphoniques entre des vendeurs d’essence qui prouveraient un régime de fixation artificiel de prix.
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