Une enquête scientifique canadienne de l’Université de la Colombie-Britannique sur la côte ouest du Canada et publiée hier dans la revue Nature Communications conclue que l’humanité est en train de vider ses océans de leurs poissons et ce plus rapidement que prévu.
90 % de toutes les espèces des poissons qui étaient présentes dans nos océans il y a 100 ans sont maintenant déjà disparues.
Le problème n’est plus seulement celui de la surpêche dans nos océans, mais aussi celui des stocks de pêches illégaux et donc souvent non déclarés, non comptabilisés dans les calculs des spécialistes qui visent la protection et la gestion des stocks.
En fait, selon l’enquête canadienne, près d’un poisson pêché en mer sur trois n’est signalé dans aucune statistique officielle.
Aide-mémoire…
– Le fonds mondial pour la nature avait rendu public il y a quelques mois son propre rapport sur l’état des océans dans lequel il soutenait que la surpêche croissante de plusieurs espèces, tant de poissons que d’animaux marins vertébrés (comme les requins et les tortues), ont fait chuté de moitié leur nombre en l’espace de seulement quelques décennies.
– Selon l’ONU, au moins le quart de toutes les espèces marines seraient carrément au bord de l’extinction.
Les chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique, Daniel Pauly et Dirk Zeller, ont regroupé des données compilées par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), et une série d’autres données provenant de différents pays, de la littérature scientifique et de diverses expertises.
Ils ont constaté que l’organisation onusienne elle-même a systématiquement et dramatiquement sous-estimé le volume de poissons pêchés chaque année.
Par exemple, si la FAO estime que les prises mondiales de poissons avaient atteint le sommet de 86 millions de tonnes en 1996, les chercheurs canadiens ont calculé que les prises ont franchi cette année-là les 130 millions de tonnes. Une sous-estimation de 53 %!
Une option pour préserver ce qui reste des stok de poission et éviter que nos océans ne se vident davantage serait de contourner le poisson comme source d’alimentation.
Doit-on arrêter toute pêche en haute mer?
Une étude menée par des biologistes marins de l’Université Simon Fraser, une autre grande université canadienne à quelques lieux à peine de l’Océan Pacifique en Colombie-Britannique posait ouvertement la question il y a quelques semaines à peine.
Selon cette enquête, les conséquences de l’arrêt de la pêche en haute mer auraient un impact économique supposément minime…
Un arrêt de quelques années cependant serait en fait suffisant pour permettre le retour de certaines espèces décimées. (écoutez notre reportage pour comprendre pourquoi).
Le saviez-vous? Les algues pourraient prendre la relève des poissons dans notre alimentation – La dulse, par exemple une algue nutritive qui goûte le bacon est un super aliment qui contient deux fois plus de valeur nutritive que le chou frisé. – Si la duse est des plus comestible, elle demeure inabordable, car elle se vend pour le moment 90 $ la livre séchée. – Mais une aquaculture plus performante ferait chuter les prix selon des chercheurs de l’Université Oregon State qui ont élaboré une méthode de culture qui permet à cette algue de doubler de taille tous les 10 jours.
Les algues récoltées en aquaculture au Canada – Radio-Canada
RCI avec la contribution de Jacques Dufresne, Arnaud Decroix, Amélie Gosselin, Monique Polloni et Francis Reddy de Radio-Canada
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