Pauvreté : un serpent de mer qui défie les politiques.

Le Canada veut bouter l’indigence hors de ses frontières. La stratégie du nouveau gouvernement fédéral cible davantage les jeunes enfants vulnérables, notamment ceux des communautés autochtones et les personnes handicapées.

 Cet enjeu a fait l’objet d’échanges entre les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables des services sociaux.

 Offrir des services sociaux efficaces et novateurs, des infrastructures sociales qui permettent aux Canadiens de s’épanouir dans la réalisation de leurs besoins, ces points ont été ciblés au centre de leur nouvelle stratégie pour lutter contre ce serpent de mer qui a réussi à défier les politiques au fil des ans.

Je suis heureux que les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables des services sociaux se soient rencontrés et aient relancé une collaboration et un dialogue constructif.  Nous travaillons maintenant ensemble sur les enjeux sociaux qui sont importants pour les Canadiens et les Canadiennes, et ensemble nous répondrons à leurs besoins en matière de services sociaux à l’échelle du pays.

– Honorable Jean-Yves Duclos, ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social

 La partition du Canada résonne très fort dans le concert des nations en ce qui concerne le développement économique et le bien-être social de ses habitants, et pourtant il a été maintes fois pointé comme un pays où la pauvreté sévit encore au sein de certaines de ses communautés.

 

 

Des documents internes du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord ont permis de mettre en lumière la situation de cette pauvreté qui frappe principalement les communautés autochtones, notamment celles du Manitoba qui vivent dans des logements insalubres, dont les enfants sont les plus susceptibles d’abandonner leurs études.

 C’est le même tableau sombre en Seskatchewan selon une étude du Centre canadien de politiques alternatives qui a récemment souligné la nécessité d’agir pour inverser la tendance de la pauvreté qui touche près de la moitié des enfants autochtones, soit trois fois la moyenne nationale.

 

 

Ces enfants n’ont pas accès de la même façon que les autres enfants canadiens aux infrastructures sociales de base pour leur santé, leur éducation, leur accès à l’eau potable, bref aux conditions de vie descentes.

 La Commission canadienne des droits de la personne a aussi récemment souligné le fait que les communautés autochtones sont les plus susceptibles de vivre sous l’aide sociale à cause de leurs revenus qui sont trop faibles par rapport à ceux des autres communautés.

 Par ailleurs, la Commission a relevé que ces communautés sont plus exposées que les autres Canadiens à la violence et aux autres actes criminels et courent plus le risque de se voir incarcérés.

D’une manière générale, les autochtones sont souvent victimes d’injustice sociale dans une réserve ou à l’extérieur et ils se heurtent encore à des obstacles à l’égalité des chances.

Les ministères fédéral, provinciaux et territoriaux veulent trouver des solutions pour assurer les sept dimensions du bien-être pour ces communautés que sont : le bien-être économique, l’éducation, l’emploi, la santé, le logement, la justice et la sécurité, l’inclusion politique et sociale.

 Il est question d’assurer le droit à l’égalité d’un groupe protégé par les textes de loi sur les droits de la personne adoptés au Canada et par les conventions internationales.

La stratégie de ces responsables cible également les personnes handicapées. Selon statistiques Canada, 55 % des personnes en situation de handicap sont des femmes, elles représentent 13,13 % de la population canadienne.

Globalement, les autochtones sont les plus touchés par une incapacité physique au Canada. Ils représentent 30 % de leur population totale dans les réserves et ils rentrent dans le groupe des 500 000 Canadiens classés comme handicapés.

 Ces personnes occupent les emplois à court terme, des emplois à temps partiel, des emplois indépendants, souvent précaires et mal payés.

En face de ces sujets d’intérêt commun qui respectent les compétences des différents ordres de gouvernement, les initiatives fédérales et provinciales ont tracé les voies d’une collaboration future en vue d’une stratégie qui se complète et s’harmonise.

Ensemble, ils auront à étudier comment réduire la surreprésentation et le nombre d’enfants et de jeunes autochtones pris en charge par les services sociaux en mettant à profit le travail qui a déjà été fait par le Conseil de la fédération.

 Le bien-être des enfants, des familles et des personnes handicapées passe par la mise sur pied d’un projet de cadre d’apprentissage pour les jeunes enfants, l’implication d’autres partenaires sociaux à l’exemple des autochtones et de la ministre responsable d’Affaires autochtones et du Nord, l’octroi de plus de moyens aux programmes de soutien des personnes à mobilité réduite.

J’ai été heureux d’accueillir en Alberta mes collègues des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Nous avons eu une occasion précieuse de discuter d’enjeux sociaux qui ont des répercussions considérables sur nos collectivités, de développer une compréhension commune des manières dont ces enjeux influent sur nos ordres de gouvernement et de tracer la voie d’une collaboration soutenue entre les gouvernements et les communautés autochtones. Je suis ravi des progrès que nous avons accomplis ensemble à l’égard de divers enjeux, notamment la réduction de la pauvreté, le soutien aux personnes handicapées et la garde de jeunes enfants. J’attends avec impatience notre prochaine réunion ainsi que les travaux à venir en vue de répondre aux besoins des familles canadiennes.

– Honorable Irfan Sabir, ministre des Services à la personne de l’Alberta

La situation des nouvelles communautés immigrantes ethnicisées au Canada devrait également interpeler ces responsables à différents niveaux, car tel un serpent de mer, la pauvreté sévit également dans leur rang et touche plus durement leurs enfants.