L’agriculteur Robert Pickton qui a été reconnu coupable du meurtre de six prostituées habitant un secteur défavorisé de Vancouver et que plusieurs soupçonnent d’avoir joué un rôle dans la disparition d’une vingtaine d’autres femmes, proclame son innocence dans son autobiographie.
Le livre intitulé Pickton : dans ses propres mots est disponible pour 20.17 $ sur Amazon et est imprimé par Outskirts Press, une maison d’édition basée au Colorado aux États-Unis.
On ne sait pas quand ce livre a été écrit ni comment son contenu a pu se rendre à l’éditeur depuis l’établissement carcéral à haute sécurité en Colombie britannique où Robert Pickton purge une peine à perpétuité.
Le fait que ce livre soit disponible à l’achat sur Amazon suscite la colère des familles des victimes.
Le saviez-vous? – Contrairement aux États-Unis, il n’y a pas de loi fédérale, donc pancanadienne, qui empêche un détenu de publier un livre sur leur crime et d’en profiter financièrement. – Quatre provinces canadiennes sur dix toutefois possèdent une telle législation soit l’Alberta, la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et la Saskatchewan.
La sœur de Sandra Gagnon, Janet Henry, avait l’habitude d’aller à la ferme de Robert Pickton et elle est disparue en 1997 : « Ça me dégoûte vraiment de savoir que le pire tueur en série de l’histoire a le culot d’écrire ce livre et de rouvrir les plaies », dit-elle.
Kat Norris, une activiste communautaire du quartier de Vancouver où travaillaient les prostitués qui ont perdu leurs vies, affirme que le livre de Robert Pickton ne servira qu’à victimiser une nouvelle fois les familles touchées par les crimes commis : « Mes premières pensées sont pour les familles,. Vous pouvez imaginer ce qu’elles ressentent en ce moment », déclare Kat Norris.
« C’est vraiment injuste pour les familles que quelqu’un qui a commis ces actes odieux va peut-être profiter de ce qu’il a fait à toutes ces femmes ».
L’interrogatoire du tueur en série, en 2002, ainsi qu’une conversation avec un policier qui prétendait être un codétenu, ont été rendus publics en 2010 où Pickton avoue notamment qu’il avait l’intention de tuer d’autres femmes.
La nouvelle de la parution du livre a également bouleversé Wally Oppal qui est un ancien procureur général et qui est le commissaire d’une enquête sur la façon dont la police a traité l’enquête initiale sur Robert Pickton.
« Je pense ici maintenant aux familles qui ont traversé tant de choses, les victimes, les survivants de Pickton. Et il doit être blessant pour tous ceux qui étaient liés aux victimes… d’entendre que Pickton a accès à ce type de publicité. »
Le ministre provincial de la Sécurité publique et solliciteur général de la Colombie-Britannique, Mike Morris, déclare dans un communiqué que son bureau a fait appel à Amazon pour qu’il cesse de vendre le livre.
Aide-mémoire… – Robert Pickton, maintenant âgé de 66, ans, n’est pas le premier tueur canadien qui a écrit un livre derrière les barreaux. – Le célèbre tueur en série Paul Bernardo aurait été l’auteur d’une œuvre de fiction qui a brièvement apparu sur Amazon l’année dernière. – Aussi, l’ancien ministre de la Saskatchewan Colin Thatcher a écrit son récit des circonstances qui l’a vu condamné en 1984 pour l’assassinat de son ex-femme, JoAnn Wilson.
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