Calgary, ville déserte. L’effet de l'effondrement mondial des prix du pétrole est maintenant visible à l'oeil nu dans la capitale canadienne du pétrole en Alberta.

Calgary, ville déserte. L’effet de l'effondrement mondial des prix du pétrole est maintenant visible à l'oeil nu dans la capitale canadienne du pétrole en Alberta.
Photo Credit: CBC

Le Canada s’assombrit : sa province de l’or noir tombe dans le rouge

Les résidents de la ville Calgary n’utilisent plus l’expression « heure de pointe » et préfèrent parler de « demi-heure de pointe », tant la capitale économique de l’Alberta s’est mise à tourner au ralenti depuis l’effondrement des prix du pétrole.

La décélération rapide en l’espace d’un an dans l’ensemble du secteur pétrolier albertain a des effets pervers, mais aussi des conséquences heureuses donc même si elles sont quelque peu déconcertantes.

Les citoyens de la capitale canadienne de l’énergie parviennent maintenant à s’asseoir dans les transports en commun, et les entreprises à la recherche d’espace à louer abordable disent avoir l’embarras du choix.

Des centaines de milliers de mètres carrés d’espace de bureaux sont vacants au centre-ville de Calgary
Des centaines de milliers de mètres carrés d’espace de bureaux sont vacants au centre-ville de Calgary © ICI Radio-Canada/Sylvain Bascaron

Une série de chiffres noirs qui veulent tout dire

CBRE, une firme immobilière multinationale, estime que depuis 25 ans, le taux d’inoccupation des espaces de travail n’a pas dépassé les 21,8 %. Mais le directeur régional de CBRE, Greg Kwong, pense que ce taux pourrait atteindre 25 %, voir 26 %.

C’est la nouvelle réalité dans cette ville d’un million 200 000 habitants où 28 000 d’entre eux ont perdu leurs emplois depuis 8 mois.

L’Alberta doit à vivre avec 762 millions de dollars de moins en impôts des particuliers, notamment en raison des dizaines de milliers d’emplois qui ont été supprimés dans les secteurs pétrolier et gazier.

Les prévisions des revenus tirés du secteur pétrolier ont diminué pour leur part de plus de 400 millions de dollars.

Pendant près d’une heure la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley et le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ont pu discuter en Alberta des difficultés économiques dans sa province il y a trois semaines.
Pendant près d’une heure la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley et le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ont pu discuter en Alberta des difficultés économiques dans sa province il y a trois semaines. © Jacaudrey Charbonneau

En avant toute vers un déficit record de plus de 10 milliards

Les nouvelles ne sont pas bonnes depuis quelques jours, alors que l’Iran a décidé de défier les conseils de pays membres de l’OPEP qui proposaient un raffermissement des prix en diminuant la production pétrolière. Maintenant libéré du boulet des sanctions internationales, l’Iran a soif de produire et de vendre le plus de pétrole possible. Cela est un bien mauvais présage pour les Albertains dont un nombre significatif ont commencé à perdre leurs maisons.

Les Albertains peuvent attester qu’une crise économique peut bien se déclarer subitement, mais qu’elle met généralement du temps à s’infiltrer dans l’économie de tous les jours. Mais 8 mois après le début de la crise des prix pétroliers, il est clair que la situation devient de plus en plus inquiétante dans cette région du Canada qui a été depuis les dix dernières années, le plus gros moteur de la croissance au Canada.

Sans l’Alberta, le Canada s’engage maintenant vers un avenir économique sans brillant, voire même inquiétant.

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Des ouvriers observent au loin l’usine de pétrole de Suncor en Alberta
Des ouvriers observent au loin l’usine de pétrole de Suncor en Alberta © La Presse canadienne/Jeff McIntosh

Aide-mémoire…
Le prix du pétrole est bas parce qu’il y a trop de pétrole sur le marché
– Il y a quelques jours cependant, les quatre des principaux pays producteurs de pétrole du monde: l’Arabie saoudite, la Russie, le Qatar et le Venezuela s’étaient entendus pour geler leur production de pétrole brut pour entraîner un raffermissement des prix.
– Cette coopération venait toutefois avec la condition notamment que d’autres pays suivent l’exemple, comme l’Iran et l’Irak.
– Or l’Iran a fait savoir qu’elle ferait cavalier seul.
– Selon l’Agence internationale de l’énergie, une surabondance de pétrole empêchera tout rebond des cours du brut pour le reste de l’année.
– C’est beaucoup plus tard que ce qui était prédit a ce jour.

Le baril de pétrole nord-américain oscille autour de 32 $ US sur les marchés. Ce même baril de pétrole, au milieu de l'année 2014, valait au-delà de 100 $ US.
Le baril de pétrole nord-américain oscille autour de 32 $ US sur les marchés. Ce même baril de pétrole, au milieu de l’année 2014, valait au-delà de 100 $ US.

RCI avec des informations de Sylvain Bascaron et la contribution de Claude Bernatchez et Sandra Gagnon de Radio-Canada

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Catégories : Économie, International, Politique
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