Une fonctionnaire fédérale canadienne, travaillant à Ottawa à la Commission des libérations conditionnelles, a finalement eu gain de cause devant la cour contre un employé qui dans un cubicule voisin ne cessait d’importuner tous ses collègues, une affaire qui fait jaser beaucoup de Canadiens en ce moment aux prises avec ce genre de problèmes.
Line Emond a remporté le droit d’être déménagée dans un autre bâtiment et aussi de recevoir une compensation financière après qu’elle ait eu pris un congé de maladie pendant deux ans pour échapper à son collègue qui avait notamment la curieuse habitude de se laver chaque jour dans son cubicule les pieds avec du vinaigre.
L’homme qui ne peut être identifié et que les documents de cour appellent « M. X » avait aussi la fâcheuse habitude de jurer bruyamment et de faire une série de bruits bizarres au bureau.
La Commission des relations de travail vient de donner l’ordre, près de quatre ans après que Line Emond ait déposé un grief, de déménager cette employée qui est cadre au département des statistiques. M »X à la base de la dispute ne sera cependant pas discipliné et peut continuer de travailler au centre-ville d’Ottawa dans les bureaux de l’avenue Laurier de la Commission des libérations conditionnelles.
Le point de vue des autres employés
D’autres employés ont témoigné que M. X blague bruyamment, éprouve de fréquents problèmes de flatulence, les interrompt à tout instant, utilise de l’équipement sans autorisation, bâille étrangement, met ses pieds sur son bureau et fait des appels à son téléphone au travail pour déranger les autres, entre autres choses.
Mais selon le gestionnaire responsable de M.X, Sheila Ouellette, ce dernier est un employé sympathique qui veut le bien des gens mais qui parfois se comporte maladroitement. Sheila Ouellette a indiqué qu’aucun autre employé n’a encore déposé une plainte contre lui, et que lui-même a fait l’objet d’actes d’intimidation, et qu’il est souvent la cible du ridicule et de la moquerie de collègues qui se sont ligués contre lui.
Elle a dit qu’elle a parlé à M. X à propos de son lavement de pieds dans son cubicule et qu’il a cessé de le faire.
Elle décrit au final Line Emond comme “une personnalité forte qui est facilement effrayée».
Le saviez-vous? Les cubicules, un changement bruyant irréversible – Pour 60 % des Américains, une journée de travail typique se passe assis dans un petit cubicule éclairé par des néons. – Pour 93 % d’entre eux, c’est ce qu’ils détestent le plus de leur travail. – Un sondage mené auprès de 42 000 travailleurs américains, révèle aussi que les employés travaillant dans un espace ouvert se sentent moins efficaces que les employés qui travaillent dans un bureau. – Une aire ouverte n’est pas mieux cependant qu’une série de cubicules gris, car des études psychologiques démontrent que c’est un échec. – Les gens y sont encore plus stressés et les mêmes problèmes persistent: bruit, distraction, manque d’intimité.
Une employée de bureau (archives).
Les problèmes ont commencé en 2009, quand les deux employés ont partagé un mur
La dispute a commencé lorsque Line Emond a indiqué à son collègue qu’il était inapproprié de se laver les pieds avec du vinaigre dans son cubicule puis elle a rapporté le comportement de l’homme à son gestionnaire qui a promis d’examiner l’affaire.
Parmi les autres autres choses, qui dérangeait la plaignante : des repas malodorants chauffés tous les matins, des fouilles bruyantes dans son bureau ou dans la cuisine, et le bruit fait lorsqu’il mangeait. L’homme saluait également ses collègues bruyamment alors qu’ils marchaient à proximité proférant fréquemment des jurons au passage.
Le conflit entre M. X et Line Emond a atteint son paroxysme en mai 2010 quand elle était dans son bureau et qu’elle tentait de parler au téléphone avec un collègue. L’homme faisait tant de bruit dans son cubicule qu’elle s’est levée et s’est mise à frapper sur leur paroi commune pour qu’il s’arrête.
Une fois qu’elle eu raccroché, M. X entra dans son bureau, avec ses poings sur ses hanches, et lui a dit : « Quel est votre problème? … Il y a une ligne au sol et ne franchissez pas cette ligne parce que je ne sais pas ce qui va se passer, ».
Le bruit de son collègue l’a forcé à prendre un congé de maladie
Line Emond affirme avoir connu « un stress énorme. » Elle arrivait au travail très tôt pour éviter de rencontrer au passage M. X. Mais M. X souvent, en passant devant son bureau, se mettait à faire des bruits bizarres avec sa bouche comme s’il s’agissait de railleries.
Line Emond a emménagé dans un autre bureau en décembre 2010, où elle est restée jusqu’à son départ en congé de maladie l’année suivante.
Le saviez-vous? Superficie minimale du poste de travail dans un bureau au Canada Les Normes d’aménagement du gouvernement du Canada relatives au milieu de travail définissent quatre profils de travailleurs et quatre espaces de travail correspondants. – Poste de direction : 10 m2 – maximum de 18,5 m2. On peut attribuer un bureau fermé aux employés exerçant un rôle de direction. Toutefois, il ne s’agit ni d’une obligation ni d’un droit, mais bien d’une allocation. – Travailleur fixe ordinaire : maximum de 4,5 m2. Les employés qui sont à leur bureau pendant plus de 60 % de leur journée de travail. – Travailleur flexible : maximum de 3,0 m2. Les employés qui sont à leur bureau pendant environ 40 % de leur journée de travail. – Travailleur itinérant : maximum de 1,5 m2.
De nouveaux aménagement dans les bureaux des fonctionnaires fédéraux proposent maintenant des lieux de travail plus ouverts et plus bruyants au nom d’une plus grande productivité.
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