Le Canada fait fausse route en accueillant des milliers de réfugiés a affirmé la présidente du Front national Marine Le Pen alors qu’elle était de passage dans la ville de Québec.
En apparence impassible face aux manifestants antifascistes venus protester en marge de son discours, la chef de l’extrême droite française a livré un véritable réquisitoire contre l’immigration à la canadienne.
Selon elle, le Canada fait un choix « erroné » en accueillant des milliers de réfugiés. Cette politique d’accueil canadienne, notamment l’approche qui consiste a accélérer des demandes des réfugiés de minorités religieuses, a été adoptée sans mesurer les conséquences, croit-elle.
Pour Marine Le Pen, « une société multiculturelle est une société conflictuelle ». La politicienne dit notamment craindre que des terroristes s’infiltrent au Canada parmi les migrants.
Marine Le Pen a aussi spécifiquement remis en question le choix du gouvernement québécois d’accueillir 50 000 immigrants en 2016, un choix « erroné » dit-elle. « Des milliers aujourd’hui, combien demain? », a-t-elle demandé.
Madame n’est pas la bienvenue
Une quinzaine de militants antifascistes et internationalistes ont perturbé le point de presse de Marine Le Pen, dans un hôtel de Québec, dimanche matin.
Les manifestants, qui s’identifiant comme « Les amies du chat noir turbulent » disaient désapprouver les idées haineuses du Front national (FN). Ils ont scandé des slogans tels que « La jeunesse emmerde le Front national » ou « Facho Le Pen ».
Devant la situation, Marine Le Pen a conservé son flegme. « Allez, les gamins, retournez vous coucher », leur a-t-elle lancé. La présidente du FN a ensuite déclaré qu’il s’agissait « d’un comportement inacceptable en démocratie ».
Des politiciens québécois gardent leurs distances, mais pas tous
Le cabinet du premier ministre québécois Philippe Couillard affirme qu’il n’a aucune intention de rencontrer Marine Le Pen.
La Coalition avenir Québec, le principal parti d’opposition de droite au Québec, a aussi décliné l’invitation a une rencontre.
Bien que madame Le Pen appuie la souveraineté du Québec et une éventuelle séparation de cette province du reste du Canada, le chef souverainiste du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, s’est en fait dissocier d’un groupe l’ayant rencontré et s’identifiant comme des « jeunes du Parti québécois ».
Bien qu’il admette que ses idéologies soient opposées aux siennes, le député Amir Khadir du petit parti Québec solidaire s’est dit prêt pour sa part à s’asseoir avec la présidente du FN : « Comprenez-moi bien, c’est par humanisme que je me suis offert », a déclaré le député qui désire démontrer à Marine Le Pen « que le Québec n’est pas un terrain xénophobe ».
D’affirmer Madame Le Pen : « J’ai assez de notoriété pour pouvoir m’adresser directement aux Québécois sans avoir besoin de passer par tel ou tel élu. Des Amir Khadir, j’en ai plein en France. Des gens qui considèrent que lutter contre l’immigration, c’est faire preuve de xénophobie, y’en a plein. Je pense que c’est extrêmement puéril comme démarche. L’immigration et les migrations sont un vrai grand problème auquel le monde est confronté. »
RCI avec des informations de Radio-Canada
Sur le même thème
Le Canada fait fausse route en accueillant des milliers de réfugiés – Radio-Canada
La visite de Le Pen embarrasse la classe politique québécoise – Radio-Canada
Marine Le Pen nous fait la leçon – Journal de Montréal
L’escapade québécoise de Marine Le Pen – Le Monde
France’s Marine Le Pen criticizes Canada’s immigration policy – Globe and Mail
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.