Les avantages pour la santé de la consommation modérée d’alcool ont vraisemblablement été grandement exagérés. C’est ce qu’affirme une enquête canadienne qui a examiné 87 précédentes études internationales portant sur les taux de consommation d’alcool et les taux de décès.
Ces multiples études ont rapporté régulièrement depuis une vingtaine d’années des avantages pour la santé dans le fait de consommer de l’alcool de façon modérée. Mais l’enquête canadienne suggère qu’il n’y a pas de bonnes preuves scientifiquement valables soutenant ces revendications.
Tim Stockwell
Tim Stockwell du Centre de recherche en toxicomanie de l’Université de Victoria dans la province de la Colombie-Britannique a compilé avec son équipe toutes les études importantes publiées sur l’alcool et la mortalité et effectuées auprès de quatre millions de personnes, dont plus de 367 000 morts.
Les chercheurs auraient souvent fait un mauvais choix dans le fait de poser des questions sur la consommation d’alcool sans tenir compte d’autres facteurs de protection de la santé chez les buveurs interrogés, tels que la richesse et le fait de manger plus de fruits et de légumes, affirme Tim Stockwell.
Les auteurs canadiens n’ont trouvé aucune différence significative entre les buveurs de différents groupes, sauf pour les plus grands buveurs consommant 65 grammes ou plus d’alcool par jour.
Boire pour le plaisir et non pour la santé
« Nous devrions boire de l’alcool pour le plaisir », a déclaré Stockwell dans une interview. « Mais si vous pensez que c’est pour votre santé, vous vous trompez. »
La recherche qui a été financée par les US National Institutes of Health conclu qu’une « position sceptique est justifiée » en ce qui concerne les bienfaits nets sur la santé de l’alcool.
Une consommation modérée a été définie comme étant plus de deux boissons alcoolisées standard par jour pour les hommes ou un verre standard par jour pour les femmes, au moins une fois par semaine, pour tout type d’alcool.
Aide-mémoire – Dans une précédente étude publiée en 2014 par le Dr Tim Stockwel, on découvrait que les Canadiens sous-estiment la quantité d’alcool qu’ils consomment dans une proportion allant jusqu’à 75 %, particulièrement lorsqu’il est question du vin. – Les Canadiens lui avaient signalé seulement environ un tiers de leur consommation véritable en tenant compte de la quantité d’alcool vendue au pays chaque année, soit 8,2 litres d’« alcool pur » par personne âgé de 15 ans et plus, a-t-il indiqué. – L’étude publiée dans le journal Addiction s’est penchée sur trois années de données provenant de sondages téléphoniques quotidiens de Santé Canada auprès de 45 000 personnes à travers le pays entre 2008 et 2012. – L’étude mentionnait que les Canadiens dans les régions plus au nord ont tendance à consommer davantage d’alcool, et que les résidents de l’est du pays sont les moins grands consommateurs par rapport à la moyenne nationale.
Les dangers de la consommation d’alcool sont bien réels
Depuis plusieurs années des recherches, suggère qu’une consommation régulière d’alcool en quantité excessive de même que le tabagisme augmentent le risque de cancer colorectal.
Lors de sa métabolisation par l’organisme, l’alcool produirait des substances cancérigènes qui peuvent s’accumuler dans l’intestin et endommager l’ADN cellulaire.
Il en serait de même pour le tabac, dont les substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette sont en contact direct avec plusieurs organes, dont le gros intestin.
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