La croissance est de retour dans le secteur manufacturier qui a traversé une zone de turbulence au cours des derniers mois. Les emplois se sont stabilisés dans ce secteur, patrons comme employés se frottent les mains

La croissance est de retour dans le secteur manufacturier qui a traversé une zone de turbulence au cours des derniers mois. Les emplois se sont stabilisés dans ce secteur, patrons comme employés se frottent les mains
Photo Credit: Steven Bull

Vent de fraîcheur sur le secteur manufacturier canadien

Après une longue période de repli, les fabricants canadiens se frottent les mains. Les ventes sont au rendez-vous et de nouvelles commandes fusent de toutes parts. Les commandes pour le mois de mars ont atteint leur plus haut niveau historique depuis 2014 pour le mois de mars. Cette tendance du secteur manufacturier canadien a été présentée grâce à l’indice PMI Banque Royale du Canada ( RBC ) en partenariat avec Markit, spécialisé dans l’information financière et l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement ( AGCA )qui regroupe plusieurs spécialistes canadiens de la chaîne de gestion de l’approvisionnement.

L’indice PMI ( Purchasing Manager’s Index ) est un indice disponible dans plus de 30 pays, notamment en zone euro et en Amérique, qui  permet d’étudier les conjonctures et de fournir des indicateurs mensuels ainsi que des tendances économiques.

L’indice PMI RBC des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière canadienne indique que le premier trimestre s’achève sur une note positive pour  l’industrie manufacturière canadienne. Un résultat qui repose sur des données compilées à partir de réponses aux questionnaires envoyés à 400 entreprises du secteur.

Parmi les facteurs clés de la hausse constatée des exportations, la forte demande américaine et la dépréciation du dollar canadien qui en pareille circonstance, joue un rôle important dans la stimulation des ventes. Les prix des intrants étant de plus en plus élevés, les fabricants répercutent ces prix sur la marchandise à sa sortie d’usine.

 Le secteur manufacturier canadien tire avantage de la bonne santé de l'économie américaine, de la faiblesse du dollar canadien et de la hausse de la demande internationale.
Le secteur manufacturier canadien tire avantage de la bonne santé de l’économie américaine, de la faiblesse du dollar canadien et de la hausse de la demande internationale. © Radio-Canada/La semaine verte

Variation : production, nouvelles commandes, emplois et délais de livraison

Cet indice indique que le secteur manufacturier canadien s’est redressé de 49,4 en février à 51,5 en mars, ce qui lui a permis de se hisser au-dessus de la barre de 50,0 du sans changement depuis huit mois. Bien qu’il ne signale qu’une légère amélioration de la conjoncture, l’indice indique son plus haut niveau depuis décembre 2014.

L’étude qui a produit l’indice Global PMI RBC  a aussi évalué la variation de la production, des nouvelles commandes, de l’emploi et des délais de livraison des fournisseurs entre autres.

Elle démontre que pendant sept mois, les volumes de production avaient fléchi avant de renouer au mois de mars avec une légère hausse, ce qui a contribué à l’amélioration des performances du secteur de la production au Canada.

Elle souligne aussi le fait que malgré un environnement plus incitatif et plus favorable à la demande, les entreprises ont reconnu avoir elles-mêmes contribué à cette amélioration en renforçant leur capacité de production et en définissant clairement les niveaux de stocks voulus.

Cette étude a révélé que les nouvelles commandes sont en hausse, que les exportations croissent à un rythme important et que les effectifs se stabilisent après huit mois de repli.

L’étude souligne une forte hausse du prix des achats, bien que certains fabricants qui ont répercuté la hausse des prix des intrants dans leurs tarifs mentionnent un affaiblissement de leur pouvoir de fixation de ces prix.
L’étude souligne une forte hausse du prix des achats, bien que certains fabricants qui ont répercuté la hausse des prix des intrants dans leurs tarifs mentionnent un affaiblissement de leur pouvoir de fixation de ces prix. © AP Photo/ Lee Jin-man

Du côté de l’emploi, les nouvelles sont réjouissantes, car les fabricants déclarent avoir gardé une certaine stabilité après huit mois de repli.

Même si les stocks ont parfois baissé et rallongé les délais de livraison, l’activité d’achat a connu une certaine hausse au mois de mars. C’est ainsi que l’achat d’intrants s’est hissé à son plus haut niveau depuis janvier 2015, favorisé par l’augmentation des niveaux de la production, des stocks de préproduction et des nouvelles commandes.

L’étude souligne que si les fabricants s’en sortent aussi bien malgré l’augmentation des prix des intrants, c’est parce qu’ils ont répercuté cette hausse des prix des intrants dans leurs tarifs, influençant d’une certaine manière les prix des achats qui ont connu une forte hausse.

 Une structure énergétique abandonnée en Alberta du fait que du côté de ce secteur, la demande a plongé tout comme les prix.
Une structure énergétique abandonnée en Alberta du fait que du côté de ce secteur, la demande a plongé tout comme les prix. © Stéphanie Rousseau/ICI Radio-Canada

L’Alberta et la Colombie-Britannique toujours en difficulté, mais des signes d’un réveil possible

  • L’Alberta et la Colombie-Britannique n’ont pas connu l’amélioration de la conjoncture observée dans l’ensemble des régions étudiées. Les exportations y ont atteint leur plus faible niveau de repli depuis janvier 2015, mais le volume des exportations dans le secteur manufacturier se rapproche de la stabilisation.
  • La croissance de la production et des nouvelles commandes se porte mieux en Ontario que partout ailleurs dans les autres provinces canadiennes.

L’enquête de mars marque un changement décisif dans la dynamique du secteur manufacturier canadien. L’activité des fabricants est en effet orientée à la hausse pour la première fois depuis l’été dernier, les efforts des entreprises pour se tourner vers les marchés étrangers semblant avoir joué un rôle essentiel dans cette reprise. Stimulées par l’une des plus fortes hausses de la demande en provenance de l’étranger depuis près d’un an et demi, les nouvelles commandes repartent en effet à la hausse en mars, cette tendance semblant avoir contribué à la stabilisation des effectifs et relancé l’activité d’achat des fabricants. La conjoncture s’est améliorée à peu près uniformément dans l’ensemble du Canada en mars. Même dans la région Alberta et Colombie-Britannique qui échappe encore à ce mouvement de reprise, les fabricants signalent un ralentissement de la contraction des volumes de production au cours du mois et des exportations se rapprochant de la stabilisation.

Cheryl Farrow, présidente et chef de la direction de l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement (AGCA).

Selon l’étude, le volume des nouvelles commandes connaît ainsi un rebond dans le secteur canadien de la fabrication depuis août 2015, tout comme le taux de croissance atteint son plus haut sommet depuis 15 mois.

La hausse des exportations, le lancement de nouveaux produits ainsi que des tarifs concurrentiels sont présentés par l’étude comme des éléments ayant joué un rôle important dans cette hausse des importations.

Catégories : Économie
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