En 2012, l’Association médicale canadienne concluait, à la suite d’une recherche, que les Ontariennes originaires de l’Inde donnaient plus souvent naissance à un garçon que les femmes nées dans la province.
Quatre ans plus tard, une nouvelle étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal, confirme cette réalité.
Des chercheurs de l’hôpital St. Michael’s de Toronto ont constaté, une fois de plus, que les immigrantes indiennes accouchaient plus souvent de garçons que de filles.
Au Canada, de 1993 à 2012, la moyenne équivalait à la moyenne planétaire soit 105 garçons pour chaque groupe de 100 filles.
Les femmes indo-ontariennes, ayant au moins deux enfants, mettaient plutôt au monde 138 garçons pour 100 filles. Si elles avaient trois enfants, ce chiffre passait à 166 garçons pour 100 filles.

Ce rapport grimpe à 326 garçons pour 100 filles chez les mères d’origine indienne de deux filles qui ont subi un avortement à leur troisième grossesse.
Et il augmente encore à 409 garçons pour 100 filles si la femme s’est fait avorter plus d’une fois.
Les technologies telles que la fécondation in vitro pour sélectionner le sexe du fœtus sont illégales au Canada, mais l’échographie pratiquée à 14 semaines de grossesse peut révéler le sexe du bébé.
Il n’est donc pas trop tard pour qu’une femme se fasse avorter.
Une pratique courante en Inde
La vie est dure pour les fœtus de sexe féminin dans ce pays, car on y préfère les garçons aux filles.
Le garçon est considéré comme celui qui transmet le nom, il peut gagner de l’argent et s’occuper de ses parents, alors que la fille est perçue comme une source de dépenses, en raison du coût élevé de la dot que ses parents doivent payer.
Cette vieille tradition transposée au Canada par plusieurs membres de la communauté indo-canadienne relance donc le débat sur les avortements sélectifs qui expliquent en grande partie les résultats de cette étude.

Mettre fin à une grossesse au Canada
L’avortement est légal au pays depuis 1988.
On compte environ 31 avortements pour 100 naissances vivantes, soit environ 330 000 naissances vivantes et 100 000 avortements par année.
La moitié des avortements ont lieu en hôpital, l’autre moitié en clinique.
Plus de 90 % des avortements au Canada sont pratiqués dans le premier trimestre, seulement 2 à 3 % sont pratiqués après 16 semaines, et aucun médecin ne pratique d’avortement à plus de 20 ou 21 semaines, à moins de motifs impérieux relatifs à la santé ou la génétique.
RCI avec Radio-Canada, la Presse Canadienne et l’Université d’Ottawa
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