Le Québec a versé ces trois dernières années au gouvernement de l’Ontario plus d’un tiers de milliards de dollars pour avoir soigné des Québécois dans ses hôpitaux.
Les montants payés par le Québec pour des services hospitaliers à Ottawa totalisent par exemple 286 millions de dollars pour les trois dernières années, et 76 millions de dollars pour les services livrés par l’Hôpital général de Hawkesbury plus proche de Montréal.
Parce que les délais dans leurs propres hôpitaux sont trop longs ou car les soins d’urgences sont difficiles d’accès, des milliers de Québécois traversent ainsi la frontière chaque année pour aller se faire soigner dans un hôpital ontarien.
Se faisant, le ministère québécois de la Santé se voit obliger de rembourser la province de l’Ontario à hauteur par exemple l’an dernier d’un montant de plus de 26 millions de dollars.
Selon des données exclusives obtenues par Radio-Canada, on apprend que l’Hôpital général de Hawkesbury en Ontari qui se trouve à quelques kilomètres de la frontière québécoise a accueilli l’an dernier près de 24 000 patients québécois, une tendance à la hausse depuis trois ans.
D’autre part, un peu plus au nord et à l’ouest de la petite ville de Hawkesbury, l’Hôpital d’Ottawa dans la capitale canadienne arrive quant à lui en seconde position dans le palmarès des hôpitaux de l’Ontario qui reçoivent le plus de compensation financière de la part du gouvernement québécois en raison d’une moyenne de 20 498 patients soignés chaque année entre 2013 et 2015.
Les données obtenues par Radio-Canada montrent que c’est l’Hôpital général de Hawkesbury qui obtient la palme pour l’ensemble de l’Est ontarien, avec 23 888 patients en 2015.
Des remboursements à l’Ontario qui auraient pu servir d’investissements au Québec
« Nous sommes en train de rénover l’hôpital de Hawkesbury avec des fonds québécois » admet le ministre de la Santé du Québec Gaétan Barrette.
Le 4 avril dernier, son ministère a annoncé un investissement de 16 millions de dollars en vue de la construction d’un premier hôpital, le Centre hospitalier Vaudreuil-Soulanges.
Les patients dans ce secteur habitent ainsi une région-banlieue à l’ouest de Montréal en pleine croissance, mais qui est dépourvue d’hôpital. Pourtant, ces Québécois se trouvent à une trentaine de kilomètres de l’Ontario seulement et donc à une quarantaine de minutes de routes de certains établissements hospitaliers ontariens comme celui de Hawkesbury.
Cette population a donc prise l’habitude de traverser la frontière ontarienne admet le ministre québécois de la Santé Gaétan Barrette.
« Par définition, l’hôpital de Vaudreuil a été annoncé parce que nous avions […] un manque dans cette région-là en terme de ressources institutionnelles , [soit] les hôpitaux, et en plus le Québec, provenant principalement de cette région-là, dépense 20 millions de dollars à l’hôpital de Hawkesbury, annuellement », a-t-il expliqué.
« C’est très bien pour l’hôpital de Hawkesbury, mais je pense que ça serait peut-être mieux dépensé au Québec », a-t-il laissé entendre.
Le ministre de la Santé Gaétan Barrette
Se rendre en Ontario prend au final souvent moins de temps pour se faire soigner
Lorsqu’il est question des temps d’attente dans les urgences du Québec, le nom de l’Ontario revient sur toutes les lèvres, car c’est le modèle à suivre.
Dans les hôpitaux de l’Ontario, l’attente a diminué de 15,4 % en moyenne depuis quatre ans, selon les données les plus récentes.
Pour les patients dont l’état de santé a nécessité une hospitalisation, on parle d’une diminution moyenne de l’attente de 8,8 heures, avec 44 % des patients qui ont reçu des soins en moins de 8 heures.
Contrairement au Québec, l’Ontario a créé une mesure incitative majeure : le paiement à la performance. Ce mode de financement, déjà en place dans d’autres provinces, comme en Colombie-Britannique, est actuellement à l’étude en Alberta et au Québec.
Au Québec, des données récentes obtenues du ministère de la Santé et des Services sociaux montrent que l’attente à l’urgence peut encore atteindre dans certains hôpitaux une moyenne de 25 heures.
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