Homa Hoodfar, professeure de sociologie et d’anthropologie à l’Université Concordia à Montréal, a été arrêtée et incarcérée en début de semaine.
La dame de 65 ans, qui détient une triple nationalité canadienne, irlandaise et iranienne, était en Iran pour y poursuivre ses recherches sur le rôle public des femmes alors qu’avaient lieu, le 26 février, des élections qui ont permis l’arrivée de plusieurs élues au Parlement.
En mars, les agents des services de contre-espionnage des Gardiens de la révolution islamique l’avaient déjà interceptée, saisissant son ordinateur personnel, son téléphone portable et son passeport et l’avertissant qu’elle ne pourrait pas quitter le pays pour rentrer au Canada.
Mme Hoodfar serait soupçonnée d’avoir « coopéré avec un État étranger contre la République islamique d’Iran », même si on ne connait pas la nature exacte des accusations portées contre elle.
Selon des membres de sa famille, elle serait détenue à la prison d’Evin, où sont incarcérés plusieurs prisonniers politiques iraniens. Ceux-ci n’ont pas eu le droit de lui rendre visite, pas plus d’ailleurs que son avocat.

Ses proches craignent pour sa santé. Mme Hoodfar est atteinte d’une myasthénie grave, une maladie neurologique pour laquelle elle a besoin de médicaments.
L’ambassade canadienne à Téhéran étant fermée depuis 2012, le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a déclaré qu’il travaillera avec des pays tiers pour aider la Canadienne en difficulté.
L’emprisonnement d’Homa Hoodfar survient alors que le gouvernement libéral de Justin Trudeau a assoupli en février les sanctions économiques imposées à l’Iran et repris le dialogue avec ce pays. Les relations diplomatiques entre les deux pays avaient été rompues en 2012 par le précédent gouvernement conservateur.
RCI avec Radio-Canada
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