Une équipe internationale de chercheurs, dont des Canadiens, viennent de découvrir qu’une planète gazeuse chaude presque aussi massive que Jupiter orbite autour d’une très jeune étoile, sur une orbite 20 fois plus serrée que celle de la Terre autour du Soleil.
Le principal intérêt de cette découverte est qu’elle prouve qu’une planète géante chaude peut se former alors que son étoile est encore très jeune.
L’étoile d’à peine 2 millions d’années, soit l’équivalent stellaire d’un nourrisson d’une semaine, baptisée V830 Tau, se trouve dans la constellation du Taureau, à 430 années-lumière de la Terre.
Depuis une vingtaine d’années, les astronomes cherchent à comprendre comment des planètes gazeuses géantes parviennent à atteindre des orbites 100 fois plus serrées que celle de Jupiter autour du Soleil.
Élodie Hébrard, chercheuse postdoctorale en exoplanètes à l’Université York de Toronto, est l’une des auteures de la nouvelle étude.
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Interrogations sur la migration des planètes gazeuses
Pendant longtemps, ce qui avait été observé, c’était que les petites planètes rocheuses comme la Terre orbitent près de leur étoile, alors que les géantes gazeuses comme Jupiter et Saturne patrouillent bien plus loin.
Ces dernières se forment dans les confins glacés du disque protoplanétaire qui donnent naissance à l’étoile centrale et à son cortège de planètes. Certaines de ces planètes migrent vers l’étoile sans y tomber, devenant dès lors des Jupiter chauds.
Mais, explique Clément Baruteau, chargé de recherche à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP)/OMP, les modèles théoriques de formation planétaire « ne permettent pas encore de prédire si cette migration se produit tôt dans la vie des géantes gazeuses, alors qu’elles se nourrissent encore au sein du disque primordial, ou bien plus tard, lorsque les nombreuses planètes formées interagissent et propulsent certaines d’entre elles au voisinage immédiat de l’étoile ».
Selon Jean-François Donati, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à l’IRAP/OMP2 et premier auteur de l’étude, la nouvelle découverte montre que des Jupiter chauds apparaissent dès la phase de formation d’un système solaire, ce qui affecte forcément l’architecture des systèmes planétaires.
L’étude décrivant la découverte est publiée en anglais dans la revue Nature.
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