Le sort semble s’être acharné sur les habitants de la petite municipalité de Fort McMurray en Alberta. Victimes tour à tour de feux de forêt ravageurs et de graves inondations en l’espace de quelques semaines, plusieurs parmi les 76 000 habitants de la ville sont maintenant sujets aux cauchemars et à l’insomnie.
Un malheur ne vient jamais seul, dit l’adage. À peine remis de l’incendie et des inondations, plusieurs résidents de Fort McMurray sont aux prises avec des cauchemars et font de l’insomnie. C’est ce que nous révèle une recherche d’une professeure de psychologie de l’Université Laval de Québec.
Geneviève Belleville mène une étude visant à déterminer si des personnes ayant fui l’incendie de forêt, en mai, souffrent du syndrome de stress post-traumatique (SSPT).
Pendant trois semaines, deux des assistants de recherche de Mme Belleville ont mené des entrevues auprès de 50 habitants de cette ville du nord de l’Alberta. Trois cents autres citoyens ont rempli un questionnaire en ligne portant sur leur santé mentale.
Les données recueillies semblent indiquer, à première vue, que certains habitants sont aux prises avec de douloureux souvenirs, font des cauchemars ou souffrent d’insomnie, a dit Mme Belleville.

Ces symptômes s’apparentent à ceux d’un trouble de stress post-traumatique, mais il est encore trop tôt pour tirer définitivement une conclusion, a précisé la professeure de psychologie. Il est normal, après un événement tragique, d’éprouver ce genre de difficultés, a-t-elle expliqué, le cerveau tentant de prévenir une exposition nouvelle au même danger.
Une analyse plus approfondie des données recueillies débutera bientôt.
Une ville martyre
Plus de 80 000 résidents de Fort McMurray ont dû être évacués lorsqu’un incendie de forêt a ravagé la ville en mai. Le brasier, qui a échappé pendant des semaines au contrôle des pompiers, a détruit sur son passage 2400 maisons et bâtiments.
À quelques reprises entre les mois de juin et d’août, la municipalité albertaine a été soumise à de longs épisodes de pluies diluviennes, abîmant de nombreuses résidences et paralysant plusieurs quartiers. Bref, rien pour remonter le moral d’une population ne sachant plus à quel saint se vouer.

L’étude de Mme Belleville tentera de déterminer l’effet à long terme des troubles constatés sur la santé mentale des habitants sinistrés de Fort McMurray. Les possibilités de dépression, d’anxiété et de dépendance à des substances seront notamment évaluées.
« On va parler d’un trouble de stress post-traumatique quand ces symptômes-là persistent de façon récurrente et dérangeante sur une période d’au moins un mois à la suite de l’événement. » précise-t-elle.
Selon la Santé publique de l’Alberta, pas moins de 20 000 cas provenant de la région de Fort McMurray ont été confiés à des spécialistes de la santé mentale depuis le 10 mai. La moyenne annuelle est de 1200 cas.
(Avec La Presse Canadienne)
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