La police provinciale de l’Ontario, qui a pris en main l’enquête sur la mort de Driver, a affirmé mardi que le présumé terroriste a été tué par balles. Aucun autre détail n’a été dévoilé.Photo: Dave Chidley La Presse canadienne

La police provinciale de l’Ontario, qui a pris en main l’enquête sur la mort de Driver, a affirmé mardi que le présumé terroriste a été tué par balles. Aucun autre détail n’a été dévoilé.Photo: Dave Chidley La Presse canadienne

Attentat terroriste dans un taxi : le chauffeur Terry Duffield dit que la police n’a rien fait pour l’aider

Le chauffeur de taxi qui s’est retrouvé avec un présumé terroriste dans sa voiture lorsque celui-ci a été abattu par la police la semaine dernière en Ontario blâme sévèrement les autorités pour avoir mis sa vie en danger.

Terry Duffield - CBC

Terry Duffield – CBC

Terry Duffield a déclaré au quotidien The London Free Press que les policiers ne l’avaient pas prévenu de ce qui se tramait.

Il avait pourtant attendu cinq minutes dans l’entrée de garage de la maison d’Aaron Driver avant que l’homme de 24 ans sorte pour s’asseoir à l’arrière de son taxi. Il a expliqué que les agents avaient attendu qu’il recule son taxi dans la rue pour se ruer sur eux. C’est à ce moment que le suspect a fait détonner un engin explosif.

M. Duffield affirme que ce ne sont pas les policiers qui ont sauvé sa vie, mais plutôt un paquet de cigarettes. Quelques secondes avant que l’explosion survienne et que les agents ne commencent à tirer, M. Duffield dit s’être baissé pour attraper ses cigarettes, ce qui lui a permis d’être protégé par son siège.

Intérieur avant du véhicule après l'explosion. CBC

Intérieur avant du véhicule après l’explosion. CBC

Aide-mémoire
Le présumé terroriste Aaron Driver est mort au cours de la confrontation avec les agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), survenue mercredi dernier à Strathroy, en Ontario.
Il venait d’enregistrer une vidéo de martyr dans laquelle il laissait entendre qu’il allait mener une attaque à la bombe dans un centre urbain.
Le suspect était sous le coup d’un ordre de la cour qui lui interdisait de s’associer à une quelconque organisation terroriste, d’utiliser un ordinateur ou un téléphone cellulaire. Il n’était toutefois pas soumis à une surveillance continue, malgré les préoccupations des autorités à son endroit.

Aaron Driver
Aaron Driver, 24 ans, avait prêté allégeance au groupe armé État islamique en 2014. © Facebook

Le chauffeur de taxi sous le choc

« Alors que j’étais étendu au sol, j’ai entendu un policier dire que Driver bougeait toujours. Par la suite, j’ai entendu quatre ou cinq détonations, et ensuite, c’était le silence complet », a témoigné M. Duffield, âgé de 47 ans, qui dit souffrir aujourd’hui d’un stress post-traumatique. « Pourquoi est-ce que la police a mis ma vie en danger ? Elle n’a absolument rien fait pour m’aider à n’importe quel moment, a-t-il dit au quotidien. Elle n’a absolument rien fait pour m’empêcher de me retrouver dans cette situation. »

M. Duffield dit qu’il prend des médicaments contre l’anxiété et qu’il ne peut plus conduire son taxi depuis les événements du 10 août. Il a essayé de retourner au travail deux jours plus tard, mais en vain. Je me suis mis à transpirer et à trembler et j’ai vomi à l’extérieur de mon véhicule.

Terry Duffield craint de ne pas pouvoir laisser entrer dans sa voiture un passager muni d’un sac, que ce soit un sac à main ou un sac d’épicerie, craignant qu’il s’agisse d’une bombe. « Je ne vais probablement jamais retourner dans ce taxi », conclut-il.

D’autres détails de l’attentat

La police provinciale de l’Ontario, qui a pris en main l’enquête sur la mort de Driver, a affirmé mardi que le présumé terroriste a été tué par balles. Aucun autre détail n’a été dévoilé.

Aaron Driver avait déménagé à Strathroy plus tôt cette année pour habiter avec sa soeur. Le FBI a informé les autorités canadiennes des activités troublantes de Driver quelques heures avant que la GRC intervienne.

Le père du défunt a affirmé que son fils avait eu une enfance difficile, mais qu’il semblait avoir repris sa vie en main après s’être converti à l’islam.

Des agents du Service canadien du renseignement de sécurité l’avaient toutefois contacté en janvier 2015 pour l’informer de commentaires subversifs que son fils avait publiés sur les médias sociaux.

RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

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Catégories : Société
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