Si Cuba est l’une des principales destinations soleil des vacanciers québécois l’hiver, c’est la première fois qu’un premier ministre du Québec y effectuera une visite officielle dans le cadre d’un court passage, qui se terminera mercredi.
Le café torréfié représente 91,2 % des exportations de Cuba au Québec.
Le premier ministre Philippe Couillard s’envole donc lundi soir vers l’île cubaine dans l’espoir que le Québec puisse profiter de la relance économique que laisse entrevoir le dégel des relations diplomatiques entre l’île communiste et les États-Unis. Une quarantaine de représentants d’entreprises participent à cette mission commerciale organisée par Export Québec.
En 2014, ce pays de 11,4 millions d’habitants n’était pourtant que le 45e partenaire commercial en importance du Québec et de ses 8 millions d’habitants. L’an dernier, les exportations québécoises à destination de l’île communiste n’étaient que de 84 millions de dollars — environ 1 % des exportations totales de la province vers l’étranger. Les fils de cuivre (21,5 %), la viande de porc (11,3 %) et les pièces automobiles (9,3 %) représentaient les trois principales catégories de produits exportés par la province canadienne vers Cuba l’an dernier.
Quant aux importations, il semble que bien des Québécois aiment consommer du café cubain. Celui-ci représentait en 2015 plus de 91 % de tous les produits importés de Cuba , suivi des célèbres cigares, cigarillos et cigarettes et du rhum en vrac.
Aide-mémoire…
Signe du réchauffement des relations entre les États-Unis et Cuba, un vol commercial — le premier en plus de 50 ans — en provenance de la Floride s’est posé à Santa Clara le 31 août.
En vertu d’une loi sur les investissements étrangers présentée par Raul Castro en 2014, les entreprises peuvent bénéficier d’un bouquet d’incitatifs, par exemple l’exonération de l’impôt sur les bénéfices pour une période donnée. Les investisseurs étrangers ont les yeux rivés sur la zone économique spéciale à proximité du port de Mariel, à une cinquantaine de kilomètres de La Havane.
« C’est important d’être sur place lorsque le marché s’ouvrira, souligne Zandra Balbinot, professeure au département de marketing à l’École des sciences de la gestion dans la région de Montréal. En allant là-bas, M. Couillard montre de l’intérêt. C’est bon signe. »
Elle souligne toutefois que la province a une « faible présence » au pays des Castro, où les Chinois, les Espagnols ainsi que les Brésiliens, notamment, étaient implantés bien avant la visite du président américain Barack Obama en mars dernier.
« Il y a un grand paradoxe : on veut y aller et accentuer les relations avant l’arrivée massive des Américains, mais on sait que la libéralisation des affaires n’est pas complétée », explique le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc.
Même si Cuba n’est pas une « panacée » pour l’ensemble des entreprises et qu’il demeure un marché difficile à développer, M. Leblanc estime que le Québec se doit de profiter de la « fenêtre » afin de prendre les devants sur les États-Unis en établissant des partenariats.
Il affirme d’ailleurs que les deux événements organisés par la CCMM depuis l’an dernier ont été parmi les plus fréquentés par les représentants d’entreprises, ce qu’il attribue en partie à la curiosité à l’égard du marché cubain.
Le saviez-vous?
– Les Canadiens représentent presque la moitié du total des touristes étrangers
– En 2011, après les Canadiens et les Cubains, les plus nombreux étaient les Européens : Britanniques (174 000), Italiens (112 000), Espagnols (104 000), Allemands (93 000) et Français (80 000).
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