Le gouvernement libéral québécois est apparu divisé jeudi face à l’éventuelle création d’un poste de poète officiel à l’Assemblée nationale.

Au lendemain d’une prestation du premier ministre Philippe Couillard en Chambre, des représentants de l’opposition se sont montrés ouverts à cette proposition.
En l’absence de M. Couillard en raison d’un déplacement, jeudi, la vice-première ministre Lise Thériault a manifesté peu d’intérêt pour ce genre de poste qui existe dans d’autres provinces et d’autres États.
Mme Thériault a rappelé que M. Couillard a offert un au revoir en alexandrins, mercredi, au chef intérimaire péquiste Sylvain Gaudreault, dont c’était la dernière période des questions dans cette fonction.
« Je pense que notre premier ministre a démontré clairement qu’il avait beaucoup de talent. Est-ce qu’on a besoin d’un poste? Je ne crois pas nécessairement », a dit Mme Thériault.
Le ministre de la Culture a le coeur à la poésie

Le ministre de la Culture, Luc Fortin, a pour sa part déclaré qu’il est favorable à la création d’une charge de poète à l’Assemblée nationale.
« La poésie, c’est une bonne façon de [faire] passer des messages, le pouvoir des mots est infini, a-t-il dit. C’est une décision qui appartient au Bureau de l’Assemblée nationale, mais comme ministre de la Culture je ne peux pas être contre. »
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a envoyé un signal d’ouverture à cette proposition. « Moi, je suis ouvert à contribuer à la culture québécoise, donc on pourrait en discuter, a-t-il dit. […] Ce serait peut-être une meilleure job pour notre premier ministre que ce qu’il fait actuellement comme premier ministre. »
M. Legault a affirmé qu’il lui arrivait de lire de la poésie, mais qu’il n’en écrit pas. « Je ne suis pas poète comme M. Couillard », a-t-il dit.
Le poète du gouvernement canadien n’est pas un bouffon du roi ou de… la reine!

Depuis 2001, un poste de poète officiel du Parlement canadien existe à Ottawa. Sept poètes officiels se sont succédé depuis la création du titre. Des poètes tour à tour francophones ou anglophones. Leur rôle codifié est d’encourager la littérature, la culture, la langue, et d’en promouvoir l’importance au sein de la société canadienne.
Ils rédigent des poèmes pour des occasions importantes au Parlement. Ils sont payés 20 000 $ CA, soit 13 500 euros, auxquels s’ajoutent des frais de déplacement d’un maximum annuel de 13 000 $, et il a aussi un budget de traduction de ses textes.
Selon la Loi sur le Parlement du Canada, le poète officiel du Parlement est un poste très sérieux qui exige que l’on rédige des œuvres de poésie, notamment pour des occasions importantes au Parlement, et que l’on parraine des séances de lecture de poésie.
Le poète officiel relève de la Bibliothèque du Parlement qui surveille ses dépenses et lui fournit un bureau lorsqu’il travaille sur la Colline.
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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