En 1775, le navigateur Juan Francisco de la Bodega y Quadra est parti du Mexique sur une petite goélette en direction de l’Alaska afin d’assurer la présence espagnole dans les territoires du Nord. Lors de ce premier voyage, Bodega s’est rendu, entre autres, à l’île de Vancouver, une île qui a par ailleurs brièvement porté son nom.
Juan Francisco de la Bodega y Quadra est reconnu par les historiens comme étant celui qui a produit l’une des cartes les plus complètes de la côte ouest de l’Amérique du Nord.
Le cartographe canadien Michael Layland, qui vient de publier le deuxième tome de sa série sur l’histoire cartographique de l’île de Vancouver « A perfect Eden – encounters by early explorers of Vancouver Island », a dit à Radio Canada International à quel point il trouvait dommage que le nom Quadra ait été biffé des cartes de la région.
Layland considère que la contribution de ce navigateur a été importante dans l’histoire de la Colombie-Britannique, entre autres parce que Bodega y Quadra a notamment été l’un des premiers explorateurs à établir une entente de commerce de fourrure de loutres entre un gouvernement européen et les autochtones de l’île.
C’est lors d’une fête organisée pour la fille du chef autochtone Nootka Muquinna que le capitaine George Vancouver, de la marine royale anglaise, et le capitaine Francisco de la Bodega y Quadra, représentant l’Espagne, se sont mis d’accord pour donner à celle qu’on connaît comme l’île de Vancouver le nom de deux explorateurs : l’île de Vancouver et Quadra. Le nom est resté dans certaines cartes, jusqu’au moment que des autorités à Londres décident de l’effacer. – Michael Layland
Les envoyés de l’Angleterre et de l’Espagne, Vancouver et Quadra, seraient donc devenus amis et auraient baptisé l’île avec leurs noms de famille, Quadra et Vancouver. Mais Bodega est tombé malade peu de temps après, retournant à San Blas au Mexique en 1793, où il est décédé sans avoir pu définir les limites du territoire.
Les Anglais se sont retrouvés seuls sur une île qui est désormais connue dans le monde entier simplement comme « L’Île de Vancouver ».
« Malheureusement, Londres a rejeté l’utilisation d’un nom de famille espagnol dans une carte de la Couronne anglaise. La disparition de son nom est tragique », dit Michael Layland, qui confirme toutefois qu’en Colombie-Britannique on reconnaît l’importance de cet homme comme un « explorateur, cartographe et colonisateur de la région.
Michael Layland avec les images de ses deux livres sur l’Île de Vancouver, ses explorateurs, ses habitants passés et sa cartographie. (Tité du site : http://michaellayland.com/)
Pendant son premier voyage vers le Nord sur la côte ouest de l’Amérique, Bodega y Quadra, est passé par celle qui a gardé son nom jusqu’aujourd’hui « Bodega Bay », au nord de San Francisco, ainsi que l’état actuel de l’Oregon et de Washington aux États-Unis. Il est ensuite allé à l’île de Vancouver et à Bay Bucareli, dans le sud de l’Alaska.
Bien qu’il ait donné son nom pendant un moment, Bodega y Quadra n’a pas été le premier espagnol à arriver à Vancouver. Le pionnier a été Juan Perez, en 1774. Du côté anglais, le premier à mettre le pied sur Vancouver était le marin anglais James Cook en 1778, mais il en est parti peu de temps après.
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