Une manifestation contre l’accord Canada-UE s’est tenue à Bruxelles, en Belgique.

Une manifestation contre l’accord Canada-UE s’est tenue à Bruxelles, en Belgique.
Photo Credit: Reuters/Francois Lenoir

Accord de libre-échange Canada-Union européenne : espérances déçues?

La semaine qui vient de s’achever peut être considérée comme la semaine de toutes les tourmentes quant à l’avenir de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Le président du Conseil européen a laissé à la Wallonie jusqu’à lundi soir pour donner son aval à l’accord.

L’on a assisté,durant la semaine qui s’est achevée, à de difficiles négociations en ce qui concerne cet accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

Une seule région en Europe, la Wallonie, région francophone qui compte parmi les trois grandes régions de la Belgique, a dit trop s’inquiéter pour l’avenir de ses agriculteurs et de son secteur manufacturier, ce qui a justifié sa réserve.

le gouvernement de Wallonie a voté contre l’entente estimant qu’elle menacerait les secteurs de l’agriculture et de l’industrie manufacturière.
le gouvernement de Wallonie a voté contre l’entente estimant qu’elle menacerait les secteurs de l’agriculture et de l’industrie manufacturière. © Francois Lenoir / Reuters

Les principaux leaders européens ont en effet tenté en vain de convaincre la Wallonie d’appuyer cet accord, cela après l’échec de la rencontre des ministres du Commerce international des pays membres de l’Union, à cause d’une Belgique divisée sur la question.

Le gouvernement de la Wallonie, qui s’est montré réticent vis-à-vis de cet accord, a motivé la position de la région par le fait que des importations massives et à faibles coûts du Canada vers l’Union européenne pourraient porter un coup dur aux fermiers wallons sur le marché.

L’Accord doit en effet obtenir l’appui des 28 pays membres de l’Union européenne pour être ratifié.

En Belgique, la Wallonie, région francophone de près de 3,5 millions d’habitants, est la seule des trois grandes régions du pays qui désapprouve cet accord.

François Hollande (à gauche) s’est entretenu mardi avec le ministre-président de la Wallonie, Paul Magnette (à droite) pour le convaincre d’approuver l’accord Canada-UE.
François Hollande (à gauche) s’est entretenu mardi avec le ministre-président de la Wallonie, Paul Magnette (à droite) pour le convaincre d’approuver l’accord Canada-UE. © AFP/Christophe Ena/AP

De nouvelles propositions sur l’accord peu satisfaisantes pour les Wallons

28 représentants de l’Union européenne ainsi que des délégués du Canada réunis à Bruxelles n’ont pas réussi à convaincre la Wallonie d’approuver l’accord de libre-échange, cela malgré de nouvelles propositions faites dimanche.

Le Chef du gouvernement de la Wallonie, Paul Magnette, a identifié quelques points d’ombre dans ces propositions qui doivent encore être clarifiés :

  • l’arbitrage : il s’agit ici d’approfondir les réflexions sur les mécanismes de règlement des conflits entre les multinationales et les États. La Wallonie redoute en effet que le tribunal qui va s’occuper des arbitrages donne tous les pouvoirs aux multinationales canadiennes.
  • le niveau de garantie juridictionnelle en ce qui concerne la protection en matière sociale, en matière des services publics et en matière environnementale.

Après avoir émis ces réserves, le chef du gouvernement Wallon a dit souhaiter un report du sommet Europe-Canada prévu jeudi.

Drapeaux de l’Union européenne et du Canada
Drapeaux de l’Union européenne et du Canada © Montage Radio-Canada

Si cette situation perdure, cela signifierait clairement que la signature du texte final de l’accord le 27 octobre 2016 en présence du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, serait compromise.

Il y a néanmoins des raisons d’espérer. Le ministre-président de la Wallonie a reconnu que les débats sont constructifs et il a même relevé des avancées en ce qui concerne le secteur agricole.

D’un autre côté, il a affiché une réelle volonté d’aller de l’avant et de poursuivre les échanges avec les représentants de l’Union européenne et du Canada.

L’accord de libre-échange Canada-Union Européenne ou l’Accord économique et commercial global (AEGC) en anglais (CETA) couvre des aspects aussi importants et variés que les produits et services, l’investissement, les marchés publics et la coopération en ce qui concerne la réglementation. 

S’il est entériné en fin de compte, cet accord permettra au Canada de pénétrer un marché important, riche de plus de 500 millions de personnes au sein de l’Union européenne, et aux pays de l’Union de rejoindre 35 millions de nouveaux consommateurs au Canada.

RCI avec Radio-Canada et l’Agence France-Presse

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Catégories : Économie, International
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