Le Sénat du Canada.

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Photo Credit: SERGE BRUNET

Nouveauté politique canadienne : neuf nouveaux sénateurs politiquement non partisans

Dans une tentative de rendre la Chambre haute du Parlement la plus indépendante possible, le premier ministre canadien vient de dévoiler les noms de neuf canadiens choisis parmi les 2700 candidatures proposées en ligne par les citoyens canadiens au cours des derniers mois.

Le Sénat du Canada.
21 sièges vides au Sénat du Canada. © SERGE BRUNET

Justin Trudeau doit pourvoir au total 21 sièges vacants au sein de la Chambre haute. Si les neuf premières nominations de sénateurs ne semblent pas intimement liées au parti au pouvoir, le profil des personnes choisies demeure toutefois fort semblable à celui de l’ère conservatrice, estime au moins un expert.

Ce qui frappe le plus, dans les deux premières séries de nomination de sénateurs du gouvernement Trudeau, c’est d’abord que les candidatures « partisanes, voire hyperpartisanes n’ont pas été retenues », note le vice-doyen de la Faculté de sciences sociales de l’Université d’Ottawa, le politologue Claude Denis.

L’ex-premier ministre conservateur Stephen Harper, comme la plupart de ses prédécesseurs d’ailleurs, avait pris l’habitude de nommer des personnes liées de près aux idées conservatrices.

« M. Trudeau s’éloigne de ça. Ça ne signifie pas que les gens ne sont pas teintés politiquement, mais ils n’ont pas d’association très forte avec le Parti libéral du Canada », souligne M. Denis.

Le saviez-vous?
M. Trudeau devrait annoncer deux autres séries de nominations au cours des prochains jours pour pourvoir les 12 autres sièges vides — six du Québec et six de l’Ontario —, mettant du même coup, pour la première fois, les sénateurs sans affiliation partisane dans le siège du conducteur.
Lorsqu’il aura terminé, les sénateurs indépendants occuperont au Sénat une majorité de 44 sièges, contre 40 pour les conservateurs et 21 pour les libéraux indépendants.

Des sénateurs au travail
Des sénateurs au travail © SRC

Cinq femmes et quatre hommes qui proviennent de divers domaines

Les profils des neuf premiers candidats sénateurs sont très variés sur le plan sociodémographique. Parmi eux se trouvent un militant acadien, une spécialiste en histoire de l’art, une avocate renommée spécialisée dans les droits de la personne et un protecteur de l’environnement.

René Cormier, francophone du Nouveau-Brunswick, président de la Société nationale de l’Acadie, ancien président de la Commission internationale du théâtre francophone, ex-directeur du Théâtre populaire d’Acadie, ancien président de la Fédération culturelle canadienne-française et ex-membre du conseil d’administration de la Conférence canadienne des arts.

Yuen Pau Woo, originaire de la Malaisie, ancien président-directeur général de la Fondation Asie-Pacifique du Canada et actuellement chercheur principal en politiques publiques à l’Institut de recherche sur l’Asie de l’Université de la Colombie-Britannique.

Patricia Bovey, historienne de l’art du Manitoba, ancienne directrice de la Winnipeg Art Gallery, ancienne membre du conseil d’administration du Musée des beaux-arts du Canada et du conseil d’administration du Conseil des arts du Canada.

Harvey Chochinov, psychiatre de Winnipeg, expert de renommée internationale en soins palliatifs.

Marilou McPhedran, avocate et militante pour les droits de la personne, codirectrice du Comité spécial des femmes canadiennes sur la Constitution, ancienne membre du Tribunal canadien des droits de la personne, ancienne commissaire en chef de la Commission des droits de la personne de la Saskatchewan, actuellement professeure à l’Université de Winnipeg — Global College.

Nancy Hartling, experte des droits des femmes du Nouveau-Brunswick, fondatrice de l’organisation à but non lucratif Support to Single Parents et de St. James Court, un complexe de logements abordables pour les familles monoparentales.

Wanda Thomas Bernard, travailleuse sociale de la Nouvelle-Écosse, première Afro-Néoécossaise à obtenir un poste menant à la permanence à l’Université Dalhousie et à être promue professeure titulaire, membre fondatrice de l’Association des travailleurs sociaux noirs, membre du Conseil consultatif sur la condition féminine de la Nouvelle-Écosse.

Daniel Christmas, conseiller principal pour la communauté micmaque de Membertou, en Nouvelle-Écosse, ancien directeur des services consultatifs de l’Union des Indiens de la Nouvelle-Écosse.

Diane Griffin, ancienne sous-ministre des Ressources environnementales de l’Île-du-Prince-Édouard, lauréate d’un Prix du gouverneur général en conservation, actuellement conseillère à la Ville de Stratford, Île-du-Prince-Édouard.

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En plus du salaire de base de 142 400, le leader du gouvernement au Sénat reçoit une prime de 80 100 Presse canadienne/Sean Kilpatrick
En plus du salaire de base de 142 400, le leader du gouvernement au Sénat reçoit une prime de 80 100 © Presse canadienne/Sean Kilpatrick

 

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