Dans le document présenté par CBC/Radio-Canada au gouvernement fédéral, le radiodiffuseur public adopte un modèle sans publicité, semblable à celui utilisé par la BBC au Royaume-Uni, au coût d’environ 400 millions de dollars en financement additionnel.
« Nous sommes à un moment critique de notre évolution et nous continuons à opérer selon un modèle d’affaires et un cadre de politique culturelle profondément brisés, peut-on lire dans le document publié lundi après-midi. En même temps, d’autres nations font progresser leurs programmes culturels avec succès et profitent de radiodiffuseurs publics solides, stables et bien financés. »
L’argent supplémentaire que CBC/Radio-Canada demande est en grande partie un « financement de remplacement » si l’organisme médiatique devait éliminer la publicité. La proposition demande 318 millions de dollars pour remplacer les recettes publicitaires : 253 millions de dollars en ventes publicitaires perdues plus 105 millions de dollars pour produire et obtenir du contenu canadien supplémentaire pour combler les lacunes de programmation en leur absence.
CBC/Radio-Canada demande également un financement additionnel de 100 millions de dollars pour faire face aux perturbations des consommateurs et de la technologie.
Toutefois, la proposition note que la suppression des annonces entraînera également une économie de 40 millions de dollars dans le coût de la vente de publicité.
Le saviez-vous? – Si le plan soumis par le diffuseur public était accepté dans sa forme actuelle, la contribution annuelle de 34 $ par Canadien pour financer les activités de la société d’État augmenterait à 46 $. – À titre de comparaison, la Norvège arrive au premier rang avec une contribution de 180 $ par année, par habitant, selon les données de 2014. – La BBC, au 7e rang, obtient 114 $, et Radio-Canada, au 16e rang, 34 $. – À la fin de cette liste de 18 pays qui subventionnent un diffuseur, on trouve les radiodiffuseurs des États-Unis, qui reçoivent seulement 3 $ par année, par habitant, en financement public.
Des revenus publicitaires sous le feu des critiques
Le candidat à la direction du Parti conservateur, Maxime Bernier. Photo : La Presse canadienne / PC/Sean Kilpatrick
Une proposition, intitulée A Creative Canada : Renforcer la culture canadienne dans un monde numérique, vient d’être lancée par plusieurs médias privés canadiens afin que le gouvernement oblige le radiodiffuseur public a cesser de vendre des annonces numériques sur ses sites web.
Les critiques affirment que CBC soutire des revenus publicitaires, dont l’offre est limitée, aux médias privés qui eux doivent lutter financièrement pour leur survie sans pouvoir compter comme CBC/Radio-Canada sur le financement de l’État.
La semaine dernière, les pressions politiques se sont accentuées lorsque deux candidats à la chefferie du Parti conservateur ont dénoncé cette situation.
Kellie Leitch a déclaré que CBC/Radio-Canada « doit être démantelée », alors que son rival Maxime Bernier a dit que le mandat du radiodiffuseur public devrait être réformé et que son financement devrait être coupé. M. Bernier a également déclaré que CBC/Radio-Canada ne devrait pas être autorisée à vendre de la publicité privée.
Pareil changement est nécessaire, selon Maxime Bernier, qui considère qu’en ce moment le diffuseur occupe, dans le paysage médiatique, « toutes les niches sans en avoir les moyens ».
Le président de la société d’État, Hubert Lacroix, a rejeté cette argumentation dans une lettre du 21 novembre au comité parlementaire permanent sur le patrimoine canadien, disant que ses revenus publicitaires numériques s’élèvent à seulement 25 millions de dollars.
« Il est difficile de croire, comme certains médias l’ont suggéré, que si seulement CBC/Radio-Canada était empêchée de gagner 25 millions de dollars, leurs problèmes seraient résolus », a écrit M. Lacroix.
Mais lundi, M. Lacroix a reconnu que les calculs indiquaient que si la SRC dans son ensemble se retirait du marché des annonces publicitaires, cela ferait une différence pour l’industrie privée des médias. « Environ les deux tiers de nos recettes publicitaires reviendraient aux particuliers. Je pense qu’ils en bénéficieront », a dit M. Lacroix dans une interview.
Cela équivaudrait à environ 158 millions de dollars pour d’autres sociétés de médias canadiennes, a-t-il précisé, soulignant que le calcul a été effectué par le bureau d’études stratégiques et économiques Nordicity.
Aide-mémoire…
Le gouvernement libéral canadien a déjà rétabli 150 millions de dollars par année en financement de la SRC précédemment coupé par les conservateurs de Stephen Harper.
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