C’est sous le nom de Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe qu’a vu le jour lundi une toute nouvelle coalition de sept organisations catholiques canadiennes qui aura comme but d’« approfondir et promouvoir les relations avec les Autochtones ». L’organisation réunit des membres des peuples autochtones, des évêques, des membres du clergé et des mouvements laïques.
Le Cercle définit sa mission avec les quatre objectifs suivants :
- Offrir à ses membres une tribune où dialoguer et cultiver une compréhension approfondie des relations entre l’Église, les peuples autochtones et la spiritualité autochtone au Canada;
- Faire office de porte-parole catholique sur les relations et le dialogue entre l’Église, le peuple autochtone et la spiritualité autochtone au Canada;
- Aider les catholiques à s’engager dans le processus de Vérité et Réconciliation et ses appels à l’action;
- Réaliser des initiatives et des actions concrètes décidées d’un commun accord.
Le Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe s’est réuni pour la toute première fois aux bureaux de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), le 5 décembre 2016. Ses membres sont :
- le Conseil autochtone catholique du Canada (CACC),
- la CECC,
- la Conférence religieuse canadienne (CRC),
- l’Organisation catholique canadienne pour le développement et la paix / Caritas Canada (OCCDP),
- la Société Saint-Vincent-de-Paul,
- les Chevaliers de Colomb
- la Catholic Women’s League of Canada.
Outre deux représentants du CACC, on compte aussi sur la présence dans son Conseil d’administration de son président, le diacre Rennie Nahanee, et de son vice-président, M. Irving Papineau, également des membres autochtones Mme Rosella Kinoshameg, et Graydon Nicholas et Sœur Priscilla Solomon, C.S.J.
Pourquoi une coalition portant le nom de la Vierge Guadalupe?
Selon la tradition orale du Mexique, et comme décrit par de nombreux documents historiques du Vatican et d’autres trouvés dans le monde entier dans des fichiers différents, Notre-Dame de Guadalupe est une apparition de la Vierge Marie. Juan Diego, un garçon autochtone, l’aurait vue à quatre reprises sur la colline de Tepeyac, au nord de Mexico. Elle serait apparue une cinquième fois à Juan Bernardino, l’oncle de Juan Diego. L’histoire raconte que ces apparitions ont eu lieu en 1531, la dernière ayant été le 12 décembre de cette année-là.
Notre-Dame de Guadalupe a été proclamée patronne des Amériques par le pape Pie XII en 1946. Le site de l’apparition a ensuite été intégré à la Villa de Guadalupe, dans la banlieue de Mexico. L’endroit est aujourd’hui un sanctuaire international qui attire chaque année quelque 20 millions de pèlerins, des catholiques autochtones et non autochtones de toutes les Amériques. En 2002, Juan Diego a été canonisé par l’Église catholique.
Contexte de la naissance du projet
En mars 2016, en même temps que se préparait la proposition pour établir le Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe, quatre de ses membres – la CECC, la CRC, le Conseil autochtone et l’OCCDP – ont publié conjointement deux documents importants : une réponse catholique à l’Appel à l’action 48 de la Commission de Vérité et Réconciliation (CVR) et La « doctrine de la découverte » et Terra Nullius : une réponse catholique.
Dans le premier des deux textes, les signataires expriment leur soutien à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Ils affirment que « son esprit peut être le point de départ d’une réconciliation entre Autochtones et non-Autochtones au Canada. » Ils soulignent également que l’Observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies « a appuyé explicitement cette Déclaration à plusieurs occasions. »
En ce qui concerne la « doctrine de la découverte » et la notion de la terra nullius (terre de personne, territoire sans maître), le deuxième des documents examine et rejette des concepts et des principes dont se sont servis les Européens pour justifier la saisie de territoires qui appartenaient à des peuples autochtones. Les signataires disent « que l’heure est venue de publier une déclaration pour répondre aux erreurs et aux contre-vérités transmises, souvent par des chrétiens, depuis l’époque dite des grandes découvertes. » Après avoir formulé cinq principes rejetant comment ces concepts légaux ont été utilisés pour nier les droits des peuples autochtones, les signataires affirment de nouveau les huit engagements formulés dans leur premier document.
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