Le gouvernement allemand compte déposer une loi qui sanctionnerait Facebook et les autres réseaux sociaux par de lourdes amendes pouvant aller jusqu’à 750 000 $ s’ils publient de fausses informations.
La coalition des partis au pouvoir en Allemagne (le Parti social-démocrate et le Parti chrétien social), présidée par la chancelière Angela Merkel a décidé d’agir contre la publication de fausses informations sur les réseaux sociaux:
« Les réseaux sociaux majeurs comme Facebook doivent assumer leurs responsabilités quant aux fausses nouvelles qu’ils relaient sur leurs plateformes. Si Facebook, vérification faite, n’enlève pas les fausses nouvelles dans les 24 heures suivant l’avertissement des autorités allemandes, il sera l’objet d’une amende allant jusqu’à 750 000 $», a déclaré le chef parlementaire des députés sociaux-démocrates au journal Der Spiegel. Le réseau social doit également annoncer l’inexactitude de ces nouvelles dans un endroit bien visible sur les pages Facebook de ses membres. Un avis fortement partagé par son confrère Volker Kauder, chef du groupe parlementaire du Parti chrétien-démocrate de la chancelière Angela Merkel. « Des actions concrètes vont être prises et un projet de loi précisant ses sanctions sera déposé en début de 2017 », a ajouté M. Kauder.
Le ministre allemand de la Justice, Heiko Mass, a déclaré au journal Bild am Sonntag : « la diffamation, rapporter des fausses nouvelles et des potins malicieux ne sont pas protégés par la liberté d’expression. La justice doit poursuivre leurs éditeurs notamment sur Internet. » Le ministre a rappelé que les personnes condamnées à ces violations de la loi encourent cinq ans de prison.
La coalition de partis au pouvoir, présidée par New York Times fait face à une montée en puissance de l’extrême droite, ce qui pourrait lui poser un sérieux défi lors des élections en 2017. Les réseaux sociaux, notamment Facebook, colportent un discours – associé à l’extrême droite et populiste – anti-immigrants et anti-réfugiés, alimenté surtout par les attentats terroristes, dont celui perpétré dernièrement dans un marché de Noël de Berlin.
Les politiciens allemands veulent éviter « l’effet Facebook » qui a joué dans la victoire Donald Trump aux élections américaines. Plusieurs fausses nouvelles, publiées sur Facebook, dénigrant la candidate Hillary Clinton ont joué un rôle dans la défaite de cette dernière, estimaient de nombreux politiciens démocrates américains et observateurs des médias.
Après avoir nié toute responsabilité dans la propagation de fausses nouvelles après de sévères critiques des politiciens américains et de journalistes, dont celle du chroniqueur du New York Times Thomas Freidman, Facebook a décidé d’instaurer un système de vérification partiel et automatisé des informations publiées sur son réseau.
Dans une récente étude de l’Université de Standford, effectuée auprès de 7800 étudiants et portant sur leur capacité à faire la distinction entre les fausses nouvelles et les vraies nouvelles, la majorité d’entre eux (plus de 80 %) ont été incapables de le faire.
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