« Nous sommes en avis différent juridique avec le ministère de la Santé. Le ministre n’a pas une bonne communication avec nous et lorsqu’on communique avec le ministère, les communications sont minimales ». Ces propos sont de Jean Bourcier, Vice-président exécutif et directeur général de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires.

Monsieur Bourcier critique la démarche unilatérale du ministère de la Santé en ce qui concerne l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’interférer avec les opérations dans l’environnement de la santé au Québec.
Il en est ainsi de l’annoncé de l’abolition des frais accessoires à partir du 26 janvier 2017, par le ministre de la Santé, Gaëtan Barrette.
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Le problème avec cette décision, selon monsieur Bourcier, c’est qu’à partir du moment où elle vient toucher les orientations concernant les tests effectués par les pharmaciens en connexion avec des services pharmaceutiques, à l’instar de la vaccination faite dans certaines pharmacies par des infirmières , les pharmacies ne peuvent plus facturer à leurs patients qui devront aller effectuer ces tests ou recevoir les services dans le système public ou dans les CLSC (Centre local de services communautaires).
Avec cette interdiction, le service devra être donné quelque part ailleurs que dans les pharmacies, affirme Jean Bourcier.
Une situation qui ferait en sorte que l’accessibilité des patients aux services se retrouve diminuée, parce qu’en allant en milieu hospitalier ou dans les CLSC, c’est plus complexe, il y a des temps d’attente et d’autres frais qui seront générés, il y a aussi un problème de qualité et de rapidité des services, explique monsieur Bourcier.
Écoutez
Les pharmaciens auraient fait part au ministre des conséquences du règlement actuel. Ils ont sollicité une rencontre de concertation avec lui pour trouver une solution à ce problème qui complique l’accessibilité des patients aux services, a indiqué jean Bourcier.
Le fait pour le ministre d’avoir annoncé que les tests effectués en pharmacie pour le suivi de certaines problématiques en santé, comme l’anticoagulothérapie, seraient remboursés, n’est pas une mauvaise nouvelle en soi, a reconnu monsieur Bourcier. Mais, comme il l’a précisé, le problème c’est la manière un peu « cavalière » de procéder à cette annonce, mettant les pharmaciens devant les faits accomplis.
Les pharmaciens critiquent également le fait que lors d’une entrevue à la radio, le ministre ait annoncé son intention de rétribuer leur acte professionnel pour les tests d’anticoagulants, estimant qu’il les a, une fois de plus méprisés, en ne communiquant pas avec eux au préalable.
Les pharmaciens auraient souhaité discuter avec le ministre de tous ces différents points avant les grandes annonces dans les médias et ils veulent à présent qu’il y ait des négociations formelles qui doivent aboutir à un document écrit.
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