Plaintes officielles contre le premier ministre Trudeau pour son refus de parler anglais au Québec

Trois plaintes citoyennes formelles ont été déposées auprès du commissaire aux langues officielles du Canada après que le premier ministre Justin Trudeau eut préféré répondre en français seulement mardi à des questions qui lui étaient adressées en anglais.
M. Trudeau répondait alors aux questions de citoyens de la région de Sherbrooke. Et bien que plusieurs d’entre eux lui aient parlé en anglais, le premier ministre, lui, a toujours opté pour le français. Une femme l’a notamment interpellé sur l’accès aux services en anglais dans sa région et elle n’aurait apparemment pas compris la réponse livrée uniquement en français par M. Trudeau.
Le porte-parole du Commissariat aux langues officielles, Nelson Kalil, a confirmé à CBC que ces trois plaintes ont été reçues dans la soirée de mercredi.
Et si c’était à refaire?
Interrogé sur ce sujet en conférence de presse mercredi, au moment où la nouvelle de son unilinguisme à Sherbrooke s’était répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, le premier ministre a admis qu’il aurait pu répondre en anglais. « Effectivement, j’aurais peut-être pu répondre en partie en anglais et en partie en français. Sur réflexion, ça aurait été une bonne chose à faire », a alors convenu le premier ministre.
Le premier ministre a toutefois indiqué qu’il avait fait la chose inverse à Peterborough, en Ontario, vendredi dernier. Il avait reçu une question en français d’une femme à laquelle il avait répondu en anglais. Il indique que cette décision là n’avait fait sourciller personne. Cette femme de Peterborough lui avait demandé pourquoi la capitale, Ottawa, refusait de se déclarer officiellement bilingue.
« Quand j’étais à Peterborough, il y a quelques jours, j’ai pris une question en français et j’y ai répondu en anglais », a alors dit le premier ministre, en anglais.
« La rencontre [de mardi] était en français. J’étais heureux de répondre à des questions en anglais. J’ai été surpris, pour être franc, qu’il y en ait autant », a-t-il ajouté.
Je comprends l’importance de parler français, de défendre la langue française au Québec, et c’est ce que je vais continuer de faire, tout en respectant les droits des minorités linguistiques partout au pays. « Les prochaines fois, je vais m’assurer d’amener un peu plus de bilinguisme », a déclaré le premier ministre mercredi.
Réactions diverses et divergentes

Geoffrey Chambers
Un groupe de défense des droits des anglophones, le Québec Community Groups Network, ne semble pas avoir été satisfait des explications de M. Trudeau. Il demande des excuses au premier ministre.
« Nous sommes consternés, déçus et particulièrement ébranlés du fait que le premier ministre a fait la sourde oreille », a soutenu Geoffrey Chambers, vice-président de l’organisme, qui réclame une rencontre avec le premier ministre.
En entrevue avec La Presse canadienne, le président du Mouvement impératif français, Jean-Paul Perreault, s’est dit pour sa part « étonné » de la controverse.
« Quand un premier ministre répond à une question, il s’adresse à tout le monde, pas seulement à celui qui a posé la question. La réponse appartient au public. Hier, il était en territoire québécois. La question lui a été posée en anglais et il a répondu à tout le monde en français », a-t-il fait remarquer.
Regardez le reportage de Radio-Canada – Trudeau défend sa vision du bilinguisme
RCI avec les informations de François Messier de Radio-Canada et de La Presse canadienne
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Je regretterais amèrement si les plaintes formulées étaient écoutées. Tout comme à Peterborough le premier ministre Trudeau a respecté le caractère distinct du Québec et en se faisant, il respecte le Québec, province du Canada le Québec. Cette dame de Sherbrooke, province de Québec devrait être en mesure, pour le moins, de comprendre le français et j’ajouterais que les services en anglais devraient être dans les la même proportion que les services en français de l’Ontario, où la proportion de la langue francophone est sensiblement équivalente à la contrepartie québécoise. JE ME SOUVIENS, alors que je servais dans les Forces armées, de rencontres obligatoires sur la réforme de la paie. Les conférences ont été données uniquement en anglais ce qui n’a pas résulté à ce que 400 soldats affiliés au Royal 22e Régiment on dû recevoir l’information importante « traduite » de leur superviseur, sans pouvoir poser les questions qui les touchaient directement. Ceci est un exemple parmi tant d’autres. Et voilà qu’enfin un premier ministre, probablement le premier de l’histoire, s’efforce de bâtir un Canada uni et on lui coupe l’herbe sous les pieds. En Ontario, un tel fait ne provoque aucune vague parce que les franco-ontariens sont tous bilingues parce que c’est la langue de la province. Les québécois anglophones doivent en faire autant parce que le français est la langue de la province. C’est une question de respect et d’équité.
Je suis d’accord mais… restreindre le français au Québec et devoir endurer les anglais partout ailleurs est limité. Je suis pour un Canada complètement bilingue i.e. avec du français partout. Il y a de très nombreux francophones partout au pays.