Près de 8,8 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans, selon une étude parue en février 2015

Près de 8,8 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans, selon une étude parue en février 2015
Photo Credit: iStock

Plus de plastique poison que de poissons dans nos océans en 2050

Cette vision du futur a été peinte il y a quelques jours au Forum économique mondial de Davos entre autres par la navigatrice britannique Ellen MacArthur, connue pour avoir battu le record du tour du monde à la voile en 2005.

Si rien n’est fait selon elle pour réduire la pollution provoquée par l’accumulation de plastique dans les océans, ces derniers contiendront une masse plus importante de plastique que de poissons d’ici 2050.

Son appel pour une meilleure utilisation et pour un meilleur recyclage du plastique, une matière omniprésente dans nos vies quotidiennes, a été repris par de grandes entreprises comme Unilever, Danone et Dow Chemical qui ont décidé d’appuyer un appel à l’action.

Une grande partie de ce plastique provient en fait de toutes petites billes qui entrent dans la composition de produit de beauté ou qui sont fondues entre elles dans des procédés industriels permettant de constituer de plus grandes pièces de plastique.

Or, au Canada ou comme dans d’ autres pays du globe, la chasse aux microbilles est lancée et leur retrait est programmé.

Moins de plastique canadien dans les océans – 5:57

Le Canada bannira les produits de toilette avec microbilles dès l’été 2018

Ottawa a annoncé son intention en 2016 d’interdire à partir du 1er juillet 2018 la vente de produits de toilette contenant des microbilles, soit un an après les États-Unis. Cette interdiction touchera par la suite les produits naturels et les médicaments sans ordonnance un an plus tard, le 1er juillet 2019.

Les microbilles de plastique, dont la taille est inférieure à 5 mm, sont utilisées comme des agents exfoliants ou nettoyants pour le corps humain.

Non solubles dans l’eau après l’utilisation des produits de toilette, elles se retrouvent dans les cours d’eau et les océans, où elles sont ingérées par divers organismes. Environnement Canada avait commencé en mars 2015, sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, à étudier les effets de ces microbilles de plastique sur la vie marine et l’environnement au large de nos côtes.

Aide-mémoire…
– La Commission européenne estimait déjà en décembre 2014 que ces produits de toilette ne pouvaient être présentés comme « bons pour l’environnement ».
– Le Congrès américain avait approuvé un an plus tard l’interdiction des microbilles de plastique dans les produits de toilette à compter du 1er juillet 2017.
– L’Australie a instauré, elle aussi, une interdiction volontaire à partir du milieu de 2018.

Des microbilles de plastiques Crédit photo : 5Gyres
Des microbilles de plastique Crédit photo : 5Gyres

Des microbilles importées à la tonne au Canada

On estime que durant la seule année 2014, les entreprises canadiennes ont importé des produits de toilette qui contenaient près de 100 000 kg de microbilles de plastique, et qu’elles ont exporté des produits qui en contenaient entre 1000 et 10 000 kg. Les microbilles peuvent constituer jusqu’à 10 % du volume d’un de ces produits.

La concentration de microbilles ajoutées aux produits de soins personnels varie considérablement entre les produits (de 137 000 à 2 800 000 par bouteille de 150 ml). Certains produits utilisés chaque jour pourraient entraîner le déversement dans les eaux usées domestiques de 94 500 particules de microbilles par application.

Selon l’Association canadienne des cosmétiques, produits de toilette et parfums, une majorité de fabricants, qui utilisaient 99 % de toutes les microbilles en 2014, se sont déjà engagés à procéder à un retrait volontaire. Déjà, 5 des 14 entreprises de l’Association canadienne des cosmétiques, produits de toilette et parfums ont déjà cessé leur utilisation, les 9 autres devraient en faire autant d’ici 2018 ou 2019.

Il incomberait cependant à un importateur de s’assurer que ses produits ne contiennent pas de microbilles de plastique, précise Ottawa…

Avec la contribution des Années lumière, de Découvertes et de Line Boily de Radio-Canada

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