La Sûreté du Québec affirme maintenant qu’un seul des deux hommes arrêtés dimanche après l’attentat dans une mosquée de Québec est accusé.
Il s’agit d’Alexandre Bissonnette, 27 ans, qui a comparu devant le tribunal lundi après-midi et qui a été accusé de six chefs de meurtre au premier degré et de cinq chefs de tentative de meurtre avec une arme à feu restreinte.
L’accusé, nerveux, regardait au sol durant le dépôt des accusations. II sera de retour en cour le 21 février pour la divulgation de la preuve.
La police indique qu’il est trop tôt pour connaître le motif de cet attentat, dans lequel six hommes sont morts lors des prières du soir au Centre culturel islamique de Québec. Dix-neuf personnes ont également été blessées.
D’autres accusations liées au terrorisme pourraient s’ajouter
Selon la Gendarmerie royale du Canada, d’autres chefs d’accusation liées au terrorisme et à la sécurité nationale pourraient être déposées à la suite de l’enquête en cours.
« Les accusations portées à l’heure actuelle sont conformes à la preuve recueillie, mais vous comprendrez que les événements se sont produits de façon toute récente, l’enquête se poursuit à l’heure actuelle », dit le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Thomas Jacques.
Ce que l’on sait de l’accusé aux idées d’extrême droite
L’unique accusé est originaire du secteur de Cap-Rouge à Québec. Il n’a pas d’antécédents judiciaires. Le jeune homme était étudiant à la Faculté des sciences sociales à l’Université Laval. Il avait auparavant fréquenté le Cégep Garneau et avait déjà été membre des cadets.
Alexandre Bissonnette entretiendrait des idées politiques d’extrême droite. Sur sa page Facebook, qui a été retirée depuis, il avait notamment mis un lien vers le site de Marine Le Pen, la chef française du Front national. Il est aussi un sympathisant de Donald Trump et d’un resserrement des politiques d’immigration selon un de ses voisins qui a eu de fréquentes discussions avec lui.
Des voisins de ses parents indiquent également qu’il partageait depuis peu un appartement avec son frère jumeau, à 1 km du Centre culturel islamique.
Une voisine décrit Alexandre Bissonnette comme une personne très tranquille. « C’est un enfant, il n’y a pas plus tranquille que ça, qui fait rien, toujours à son affaire. On n’a jamais entendu parler de quoi que ce soit, je l’ai vu mercredi passé, il arrivait chez ses parents, je pense qu’il y allait souvent », commente la dame qui souhaite garder l’anonymat.
Un autre voisin, Réjean Bussière, qualifie le jeune homme de plutôt introverti. « C’est un jeune qui est renfermé énormément […] C’était pas des gens [les deux frères] dérangeants, mais c’était pas des gens sociables », dit-il.
Son employeur est consterné
Bissonnette occupait un emploi à Héma-Québec, l’équivalent québécois de la Société canadienne de la Croix-Rouge. Son employeur est surpris d’apprendre qu’il pouvait avoir quelque chose à voir dans les événements survenus dimanche soir.
« Comme organisation dont la mission première est consacrée au don de vie, ces événements provoquent une onde de choc au sein des membres de l’organisation », a dit Héma-Québec par voie de communiqué.
Un deuxième suspect avait été arrêté par erreur
Un des hommes arrêtés à l’extérieur de la mosquée quelques minutes après les tirs meurtriers s’avère être un témoin. Il a fui à la vue d’un homme armé qu’il croyait être le tireur fou, mais c’était en réalité un policier accouru sur les lieux du drame.
Ce témoin a parlé au réseau de langue anglaise de Radio-Canada, CBC, à la condition de garder l’anonymat. Dans cet entretien, il a révélé qu’il se trouvait à l’extérieur de la mosquée et enlevait de la neige des marches quand il a entendu les tirs.
Après la fusillade, il est entré et a appelé le 911. « J’ai trouvé [une victime] près de la porte. Je ne savais pas s’il était vivant ou mort », a-t-il dit.
« Quand je lui ai donné ma veste pour le garder chaud, j’ai vu le profil de quelqu’un avec une arme à feu, je ne savais pas que c’était la police. Je pensais que c’était un tireur qui est rentré. »
Il a fui la scène, mais a été arrêté. Il n’a été libéré que lundi en après-midi, mais affirme avoir été extrêmement bien traité par les policiers durant toute la période de son arrestation.
RCI avec Radio-Canada, CBC et La Presse canadienne
Sur le même thème
Alexandre Bissonnette accusé d’être l’auteur de l’attentat de Québec – RCI
Only 1 suspect in deadly Quebec mosque shooting, police say – CBC
Attentat de Québec: Alexandre Bissonnette, suspect « identitaire » et « timide » – L’Express
Les grands dossiers de RCI
– Moi le Musulman d’à côté
– Démocratie et religions
– Qui sont les Canadiens d’origine arabe?
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.