Le gouvernement libéral a finalement renoncé à réformer le système électoral canadien. C’était pourtant une promesse phare de Justin Trudeau lors de la campagne électorale de 2015. La déception est grande chez les organismes qui réclament une réforme du mode de scrutin.
Justin Trudeau avait proposé de réformer le système uninominal à un tour actuel, calqué sur le modèle britannique et où le parti arrivant en tête dans une circonscription remporte automatiquement le siège au parlement.
Ce système assure la stabilité des gouvernements, qui disposent souvent d’une majorité au parlement, même s’ils n’obtiennent parfois qu’un faible pourcentage des voix.
La réforme promise par le gouvernement libéral devait « rétablir l’efficacité et la légitimité du vote […] en renforçant le lien entre l’intention des électeurs et le résultat électoral ».
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L’annonce de cette réforme avait été saluée par des organismes comme le Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN). La volte-face du gouvernement Trudeau est donc très mal accueillie par le Mouvement. Jean-Sébastien Dufresne est le président du MDN
ÉcoutezDébut décembre, un comité multipartite avait recommandé au gouvernement de proposer aux Canadiens par référendum un mode de scrutin plus proportionnel.
Faisant fi de cette recommandation, l’ex-ministre des institutions démocratiques, Maryam Monsef, avait plutôt décidé d’envoyer des cartes postales aux Canadiens pour les encourager à répondre à un sondage en ligne.
Plus de 360 000 Canadiens ont participé à cette consultation, mais l’exercice n’a pas permis de dégager un consensus « pour un changement d’une telle ampleur », a dit mercredi la ministre chargée de la réforme, Karina Gould.
Justin Trudeau a « trahi » les Canadiens, a accusé Thomas Mulcair, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) à la Chambre des Communes.
« Il vient de prouver que nous devons absolument avoir un système différent et proportionnel parce qu’à partir du moment où les libéraux gagnent avec 39 % du vote, obtiennent 55 % des sièges et 100 % du pouvoir, il ne voit plus la nécessité de changer un système électoral qui les a avantagés », a renchéri un autre député du NPD, Alexandre Boulerice.
Au Québec, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques et porte-parole parlementaire par intérim de Québec solidaire, Manon Massé, a aussi exprimé son indignation. « M. Trudeau s’était engagé à faire les choses différemment. Aujourd’hui, sa marque de commerce, la politique positive, sonne creux. »
Déception également chez les syndicats. Jerry Dias, président national d’Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé canadien, affirme qu’en prenant la décision d’abandonner la réforme du système électoral, le gouvernement Trudeau affiche une nette préférence pour l’obtention de majorités faciles au détriment du respect de ses promesses électorales.
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