Le modèle d’organisation du travail mis en place dans les entreprises du Québec génère surcharge et précarité. Ce constat est au centre des réflexions des membres de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ ) réunis en conclave depuis deux jours pour trouver des pistes de solutions susceptibles de permettre une réelle amélioration de la situation.
Précarité et surcharge de travail
C’est un constat qui a été réalisé dans différents secteurs d’activités de la province, notamment dans les services publics, les milieux de l’éducation ou de la santé et des services sociaux.

Louise Chabot, présidente de la CSQ, observe que ce phénomène existe depuis une dizaine d’années. Elle mentionne pour le décrier le fait que le lot des travailleurs c’est d’être accablés par la surcharge de travail et par des emplois précaires.
Ce phénomène en croissance n’est pas étranger à toutes les réformes qui se sont empilées les unes sur les autres dans les deux grands secteurs mentionnés, affirme Mme Chabot.
Elle soutient que les grandes réformes actuelles font en sorte qu’il est demandé au personnel de faire beaucoup plus avec moins, cela couplé au fait que le gouvernement a fortement amputé les budgets de ces deux grands secteurs.
La conséquence immédiate est qu’à l’école, les élèves ayant des besoins particuliers doivent être davantage encadrés, ce qui augmente la charge de travail du personnel dont le nombre a été réduit à cause des compressions budgétaires.
Dans le domaine de la santé et des services sociaux, c’est la même situation qui prévaut, avec des infirmières, préposés et autres personnels qui se retrouvent débordés.
Selon Mme Chabot, le problème est relié à l’organisation du travail qui ne suit pas le rythme de la complexité des soins, de la charge de travail après les compressions et les ratios de personnels qui sont au minimum.
Dans ces deux secteurs de la santé et de l’éducation, les responsables font appel aux heures supplémentaires pour former des équipes de base, « ce qui n’a aucun sens », décrie madame Chabot.
De plus en plus de membres du personnel s’absentent pour des raisons de santé, à cause de l’épuisement professionnel, observe-t-elle.
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Le personnel doit faire partie de la solution
En guise de solution en face de situations de désorganisation du travail et de rythme trop soutenu et écrasant pour le personnel, il faut que ce personnel fasse partie de la solution et non du problème, relève Louise Chabot.
Elle suggère que soit réinstauré un véritable dialogue social pour permettre au personnel d’être partie prenante des décisions qui le concernent, plutôt que de subir les conséquences de solutions toutes faites que leur imposent leurs hiérarchies.
L’autre solution viendrait, selon Mme Chabot, du gouvernement. Ce dernier doit cesser de procéder à des compressions budgétaires et de réduire le nombre d’employés, ce qui met à mal la bonne organisation du travail et nuit à la performance.

Des coûts évitables
Les mauves décisions du gouvernement de réduire les budgets dans les services publics entraînent des coûts, car l’épuisement professionnel au sein du personnel est un problème qui doit être analysé en profondeur pour trouver des solutions durables. Avec la baisse de performance dans le secteur public, c’est l’État qui en sort perdant, relève Louise Chabot.
La clé, selon elle, réside dans l’instauration des équipes de travail stables, avec une valorisation et des horaires de travail qui permettent une meilleure qualité de vie.
C’est une condition essentielle pour avoir des employés plus motivés et plus performants.
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