La déportation de la dissidente politique d’origine iranienne, Roghayeh Azizi Mirmahaleh, n’aura plus lieu le 28 février comme prévu, par l’Agence des services frontaliers du Canada. Elle a bénéficié d’un permis de résidence provisoire de deux ans du gouvernement fédéral.
C’est avec beaucoup de soulagement que Roghayeh Azizi Mirmahaleh a reçu la bonne nouvelle de son avocate Stéphanie Valois.
Elle bénéficie de ce sursis après le refus opposé à sa demande en vue d’obtenir un statut de réfugié au Canada.
Mme Roghayeh Azizi, qui avait déjà été emprisonnée dans son pays pendant trois ans, risquait de subir des actes de torture, voire d’être tuée si elle avait été expulsée du Canada vers l’Iran, comme prévu le 28 février.
Arrêtée et détenue depuis mardi, la militante des droits de l’homme arborait un large sourire lorsqu’elle est apparue en public, à l’annonce de la délivrance du permis provisoire qui lui permettra de résider au Canada pendant les deux prochaines années.
C’est dans l’euphorie que sa fille, qui va se marier bientôt, a confié sa joie aux journalistes : « Je suis heureuse que ma mère soit avec nous maintenant. »
Pressions du Québec et soutiens à Ottawa
La décision du gouvernement fédéral arrive après plusieurs tractations de certains responsables et élus provinciaux et fédéraux.
Au Québec, le maire de Montréal, Denis Coderre, a lancé un appel au ministre de l’Immigration pour qu’il délivre un permis à la dissidente, dont l’un des motifs de son expulsion était relié au fait qu’elle ait milité par le passé au sein des moudjahidines, une organisation considérée par le Canada comme terroriste, mais qui a perdu ce statut depuis quelques années.
De son côté, Amir Khadir, le député de Québec solidaire, a été aux côtés de Mme Roghaley Azizi depuis le début de la menace d’expulsion qui pesait sur elle.
Ayant plusieurs fois demandé à Ottawa de revoir sa politique d’expulsion vers les pays où la peine de mort est appliquée, Amir Khadir a réclamé un moratoire sur les renvois canadiens vers l’Iran.
À Ottawa, il a fallu que les ministres fédéraux travaillent en concertation avec le ministre de l’Immigration pour aboutir à la décision de permettre à la femme de 60 ans d’échapper au châtiment qui lui était réservé dans son pays où son mari avait été torturé à mort.
RCI avec Radio-Canada (Olivier Bachand)
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