Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) affirme qu’il surveille de près la situation des demandeurs d’asile à la frontière du Canada qui, depuis l’arrivée au pouvoir de Trump, sont de plus en plus nombreux a vouloir entrer illégalement au Canada.
Le nouveau représentant du HCR à Ottawa révèle avoir récemment passé une journée en compagnie des autorités policières et frontalières canadiennes à observer les migrants entrer au Canada par un point de passage non officiel au Québec.
Jean-Nicolas Beuze affirme cependant que l’ONU ne s’inquiète pas pour le moment de la situation, puisque les demandeurs d’asile demeurent peu nombreux et qu’ils sont traités conformément aux lois canadiennes et internationales.
Mais la situation pourrait évoluer rapidement avec l’arrivée des conditions climatiques plus clémentes du printemps. M. Beuze prévoit donc faire d’autres visites à la frontière au cours des prochaines semaines.
Le calme cet hiver avant la tempête ce printemps?
Bien que dangereuse en raison du froid, la traversée à pied vers le Canada est souvent le seul moyen dont disposent des personnes qui résident illégalement aux États-Unis pour demander le statut de réfugié au Canada.
En vertu d’un accord signé entre Ottawa et Washington (l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs), l’entrée au pays leur est interdite s’ils ont déjà déposé une demande d’asile aux États-Unis.
Le saviez-vous?
– L’Agence des services frontaliers du Canada détient les nouveaux arrivants si elle croit qu’ils pourraient s’enfuir ou qu’ils représentent une menace à la sécurité publique, ou si leur identité ne peut être certifiée.
– En 2014-2015, la durée moyenne des détentions était de 23 jours. Mais dans certains cas, l’incarcération a duré des mois et même des années.
– Certains détenus d’immigration seraient emprisonnés depuis plus de 10 ans sans inculpation ni jugement selon les affirmations du groupe de pression Never Home.
Pas d’accusation ou de plainte de la part du HCR
Jean-Nicolas Beuze ajoute que la majorité des réfugiés qui lui ont parlé ont dit quitter les États-Unis par peur du système d’immigration américain sous la présidence de Donald Trump.
Mais selon M. Beuze, il manque de preuves pour montrer que les politiques sur l’immigration de Donald Trump touchent bel et bien le programme d’accueil des réfugiés aux États-Unis.
Selon l’accord, les personnes ayant déjà demandé l’asile aux États-Unis ne peuvent présenter une autre demande au Canada si elles arrivent par un poste-frontière officiel.
La pression s’accentue sur le gouvernement canadien pour faire face à l’immigration clandestine
À Ottawa, l’opposition demande au gouvernement Trudeau d’intervenir pour endiguer l’entrée au pays d’immigrants illégaux en provenance des États-Unis. Un phénomène qui prend de l’ampleur, mais qui n’a pas encore convaincu le premier ministre de modifier les règles d’immigration.
Deux députés conservateurs exhortent le gouvernement fédéral à empêcher les passages clandestins de demandeurs d’asile à la frontière canado-américaine.
Michelle Rempel et Tony Clement affirment que ces passages illégaux sont dangereux et font porter un lourd fardeau sur les épaules des policiers locaux.
« Le gouvernement doit réagir à la situation de façon à assurer la sécurité des Canadiens et à envoyer un message fort à ceux qui envisagent de franchir illégalement la frontière qu’il existe des canaux appropriés pour le faire », a déclaré la porte-parole conservatrice en immigration dans une série de messages sur Twitter.
M. Clement, qui est aussi porte-parole du parti en matière de sécurité publique, lui a donné son appui en transmettant ce tweet : « Les passages illégaux sont dangereux et représentent un fardeau pour les autorités locales. Nos lois doivent être appliquées. »
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
Sur le même thème
Les Nations unies surveillent la situation des demandeurs d’asile – Radio-Canada
Les pompiers d’Emerson se préparent aux flots de réfugiés et aux crues printanières – Radio-Canada
Refugees crossing U.S. border heading to Toronto, agencies say – CBC
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.