Des manifestants se sont rassemblés à Toronto, samedi.
Photo Credit: Radio-Canada/Philippe De Montigny

La liberté de la presse serait-elle menacée au Canada?

Une vigile pour la liberté de la presse vient de se tenir dans quelques grandes villes du Canada, soit Montréal, Toronto, London et Vancouver, à l’initiative des journalistes canadiens pour la liberté d’expression (Canadian Journalists for free expression, CJFE).

Contre la surveillance de masse

Les CJFE, la coalition d’organisations de la société civile, du monde des médias et des syndicats ont tenu à signifier leurs inquiétudes concernant certaines politiques du gouvernement Trudeau, notamment en ce qui concerne les politiques de sécurité nationale, la surveillance de masse et la liberté de presse.

Michelle Moore, membre CJFE, porte parole vigile du 25 février © Michelle Moore

À propos de la surveillance de masse, les manifestants ont mentionné le fait qu’elle constitue une atteinte à la protection personnelle des données des individus et des groupes au Canada, dont les communautés autochtones, les musulmans, les journalistes, les environnementalistes, les organisateurs syndicaux et universitaires.

L’une des porte-parole des CJFE, Michelle Moore, a confié à Alice Chantal Tchandem qu’en mettant sur pied des organismes indépendants ayant un pouvoir de surveillance au même titre que les structures de renseignement et de sécurité nationale qui existent déjà dans le pays, le gouvernement Trudeau crée un grave problème :

La liberté de la presse ainsi que le droit des journalistes de protéger la confidentialité de leurs sources se trouvent compromis avec la surveillance permanente des journalistes, dont le cas le plus récent et le plus connu est celui de Patrick Lagacé, de La Presse, dont le registre téléphonique a été scruté de près par les services de police de la ville de Montréal.

Entre 2008 et 2013, ce sont les registres téléphoniques d’Alain Gravel, Marie-Maude Denis et Isabelle Richier, trois journalistes spécialisées dans le journalisme d’enquête.

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Journaliste : une profession sous influence
Journaliste : une profession sous influence © iStock

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Favorables à une loi « bouclier » pour la presse

Les journalistes canadiens pour la liberté d’expression sont également indignés par certaines dispositions de la Loi antiterroriste de 2015 et souhaitent que ces dispositions soient abolies ligne par ligne. C’est ainsi qu’ils sollicitent l’appui du gouvernement fédéral au projet de loi d’initiative parlementaire C-303 et au projet de loi S-231.

Ce dernier projet de loi créerait une loi « bouclier » pour la presse et renforcerait la protection des activistes, des lanceurs d’alerte et des journalistes.

Bien que la mobilisation ait été moins grande à Montréal qu’au Canada, Mme Moore souligne que la vigile du week-end passé a connu un plein succès ailleurs dans les autres provinces comme en témoignent ces quelques images sur les réseaux sociaux, car il y va non seulement de la liberté d’expression pour les journalistes, mais également de la liberté de tous les Canadiens qui se retrouvent également surveillés.

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Catégories : Politique, Société
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