Une nouvelle étude montre qu’un peu plus de 100 médicaments essentiels représentent 44 % de toutes les ordonnances délivrées au Canada et qu’une couverture universelle de ces médicaments ferait épargner aux Canadiens jusqu’à 3 milliards de dollars par an.
Les résultats de cette étude, publiés lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne, indiquent qu’un système à payeur unique qui fournirait l’accès précisément à 117 médicaments à tous les Canadiens permettrait de combler les lacunes qui existent dans les programmes de soins de santé au pays.
Les 117 médicaments d’ordonnance incluent des antidépresseurs, des contraceptifs oraux, des analgésiques et des médicaments pour contrôler la pression artérielle et le diabète. Les exemples incluent aussi l’insuline, certains antibiotiques et les contraceptifs oraux.
« Si vous regardez les médicaments sur la liste, ce sont des traitements pour l’hypertension, le diabète, le VIH, des médicaments qui sauvent des vies. Nous savons aussi qu’il y a des gens qui ne prennent pas ces médicaments en raison du coût. Si vous mettez ces deux choses ensemble, il semble probable qu’une liste des médicaments essentiels pourrait améliorer les soins et améliorer l’espérance de vie », dit le Dr Nav Persaud, médecin de famille à l’Hôpital St. Michael à Toronto.
«Je m’occupe de gens qui viennent de pays à faible revenu où ils ont des programmes d’accès aux médicaments, puis ils ont été surpris quand ils sont venus ici et n’ont pas eu accès à des médicaments», a ajouté le Dr Persaud.
Le saviez-vous? Des médicaments inaccessibles aux Canadiens
– On estime qu’au Canada, une personne sur 10, soit environ trois millions, ne peut pas recevoir des médicaments prescrits.
– Plus d’un Canadien sur cinq affirme avoir omis des doses, pris des pilules fractionnées ou n’a pas rempli des ordonnances pour épargner de l’argent au cours de l’année précédente.
Le système à payeur unique permet à une agence de négocier le prix le plus bas possible pour les médicaments en s’assurant que les fabricants obtiennent l’approvisionnement nécessaire pour justifier un faible coût, explique le coauteur de l’étude, Steve Morgan.
En Suède, les prix sont environ 60 % plus bas et en Nouvelle-Zélande, les médicaments coûtent environ 84 % moins cher qu’au Canada, souligne M. Morgan.
Selon l’étude, la création d’un système canadien dans lequel les 117 médicaments essentiels seraient couverts coûterait la somme de 1,23 milliard de dollars annuellement au secteur public, mais permettrait en revanche aux employeurs, aux syndicats et aux familles qui ne bénéficient pas d’une assurance médicament d’épargner 4,27 milliards par an.
L’an dernier, le gouvernement fédéral a adhéré à l’Alliance pancanadienne pharmaceutique, un programme d’achat de médicaments en vrac visant à réduire le coût des médicaments sur ordonnance. Le groupe a négocié plus de 90 accords depuis sa création en 2010.
La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, avait déclaré à l’époque que combiner le pouvoir de négociation des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux permettrait d’économiser davantage pour tous les programmes financés par les deniers publics, d’augmenter les options de traitements médicamenteux et de stabiliser les prix partout au pays.
Les médicaments considérés comme essentiels devraient être disponibles en tout temps à tous ceux qui en ont besoin, disent plusieurs chercheurs ici et ailleurs dans le monde.
L’Organisation mondiale de la santé a présenté le concept des médicaments essentiels et plus de 110 pays l’ont adapté à leurs besoins. Le Canada n’a pas, malgré un appel de 2012 du comité de la santé de la Chambre des communes, adopté un plan concret en ce sens.
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