Une jeune fille malentendante apprend le langage des signes

Une jeune fille malentendante apprend le langage des signes
Photo Credit: JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

L’éducation ne représente pas toujours une porte ouverte pour les personnes à besoins particuliers

À l’école, les personnes à besoins particuliers du Canada se heurtent à des obstacles et difficultés considérables, conclut la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) dans un rapport publié récemment. Intitulé Négligés : difficultés vécues par les personnes handicapées dans les établissements d’enseignement du Canada, le document révèle qu’à travers le Canada, ces personnes n’ont pas droit à une éducation de qualité, ce qui les empêcherait de se tracer un chemin vers la réussite dans le marché du travail.

« L’éducation devrait normalement représenter une porte ouverte sur le monde pour les personnes handicapées, malheureusement elles se frappent à un mur la plupart du temps », déclare Marie-Claude Landry, présidente de la Commission. « Comment pouvons-nous espérer que les personnes handicapées fassent leur chemin et réussissent dans le marché du travail si nous ne leur donnons pas d’abord l’éducation de qualité à laquelle elles ont droit? »

Toujours selon la Commission, la discrimination et l’exclusion des personnes handicapées en emploi sont reconnues depuis longtemps comme étant parmi les problèmes les plus courants en matière de droits de la personne. Mais ce qui ne fait qu’empirer les choses, c’est que les obstacles sont déjà présents dès l’école, et ce, partout au Canada.

« Quand je suis allée au Yukon l’an dernier, j’ai vu de mes yeux ce que vivaient les élèves handicapés », ajoute Mme Landry. « Dans des communautés nordiques isolées, il arrive qu’une personne handicapée ne puisse même pas choisir d’étudier ou non, simplement parce qu’il n’y a pas de services d’aide lui permettant d’aller à l’école. Nous pouvons et devons faire mieux pour les personnes handicapées au Canada, tant de la génération actuelle que des suivantes, aussi bien dans les communautés éloignées qu’en milieu urbain. »

Éducation et handicap ©ATTILA KISBENEDEK/AFP/Getty Images

L’étude de la CCDP se base en partie sur l‘Enquête canadienne sur l’incapacité de 2012. Celle-ci avait conclu à l’époque que la réalité des jeunes à besoins particuliers était difficile, particulièrement en ce qui concernait les aspects suivants :

  • Intimidation : Plus du quart des personnes handicapées disent avoir vécu de l’intimidation à l’école en raison de leur handicap.
  • Exclusion : 35 % des personnes handicapées au Canada déclarent avoir été tenues à l’écart ou exclues à l’école en raison de leur handicap.
  • Nombre réduit de cours : 37 % des personnes handicapées au Canada disent suivre moins de cours en raison de leur handicap.
  • Interruption des études : 11 % des personnes handicapées disent mettre fin à leurs études plus tôt qu’elles le voudraient en raison de leur handicap.

Le rapport de la Commission fait mention du manque de mesures d’aménagement et de soutien en fonction du handicap, du manque de services et de fonds, de même que de très nombreux cas d’intimidation et d’exclusion. Selon cette étude, les personnes à besoins particuliers vivant dans des régions éloignées ou dans des réserves des Premières Nations sont confrontées à des situations encore plus difficiles que celles qui vivent dans des zones urbaines. Elles se heurtent aux mêmes obstacles, mais elles doivent composer en plus avec un manque de services d’éducation spécialisée et des mécanismes de résolution des différends qui ne sont pas efficaces. 

Handicap au Canada 

Environ 3,8 millions de Canadiens adultes ont déclaré être limités dans leurs activités quotidiennes à cause d’une incapacité en 2012, soit 13,7 % de la population adulte.

Par ailleurs, plus de 11 % des adultes canadiens ont éprouvé un des trois types d’incapacité les plus répandus : douleur, mobilité ou flexibilité. Parmi ceux qui ont fait état d’au moins un de ces types d’incapacité en 2012, plus de 40 % ont éprouvé les trois types en même temps.

En ce qui concerne les troubles mentaux/psychologiques, 3,9 % des adultes canadiens en ont vécu de façon permanente ou temporaire en 2012. Pour ce qui est des incapacités liées à la dextérité, le pourcentage est de 3,5; les incapacités liées à l’ouïe, 3,2 %; les incapacités liées à la vision, 2,7 %; enfin, les troubles de la mémoire et les troubles d’apprentissage 2,3 % dans chaque cas. Moins de 1 % des adultes canadiens ont fait état d’un trouble du développement.

Radio Canada International avec la Commission canadienne des droits de la personne et Statistiques Canada. 
Catégories : Santé, Société
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