Le premier ministre canadien s’est entretenu mardi au téléphone avec Donald Trump en raison de la décision des États-Unis de taxer les importations de bois d’oeuvre canadien.
Justin Trudeau a insisté sur le fait que le gouvernement du Canada allait défendre vigoureusement les intérêts de l’industrie canadienne du bois d’oeuvre, comme il a réussi à le faire dans tous les différends qui l’ont opposé aux États-Unis dans le passé, selon un résumé de l’échange téléphonique diffusé par les services du premier ministre.
Selon un communiqué, M. Trudeau a réfuté les allégations sans fondement des Américains qui accusent les forestiers canadiens d’exporter du bois de construction aux États-Unis à un prix de dumping, inférieur aux coûts de production, grâce à des droits d’exploitation très faibles au sein des forêts provinciales.
Le premier ministre a réaffirmé à son interlocuteur que « le Canada allait continuer de défendre ses intérêts ».

Une industrie de premier plan pour le Canada et les travailleurs canadiens
La majorité du bois d’oeuvre produit au Canada est destiné à l’exportation. De tout le bois d’oeuvre canadien produit en janvier 2017, 3 537 700 mètres cubes ont été vendus sur les marchés étrangers. La Colombie-Britannique, le Québec et l’Alberta sont les principaux exportateurs.
En 2015, les exportations du bois d’oeuvre ont rapporté 8,5 milliards de dollars.
La vente sur le marché américain représente actuellement près de 24 300 emplois directs au Canada, selon Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques de l’Institut économique de Montréal.
Le bois d’oeuvre représente 20 % de la valeur des exportations de produits forestiers canadiens, selon Ressources naturelles Canada.
Le dossier du lait aussi chauffe dans la marmite
MM. Trudeau et Trump ont ensuite abordé le dossier du lait. Le président américain a promis mardi de s’en prendre aux importations de produits canadiens.
Le premier ministre a indiqué à l’occupant de la Maison-Blanche que la balance commerciale des produits laitiers entre les deux pays montrait que les échanges favorisent fortement les États-Unis.
Le Canada importe plus de 550 millions de dollars de produits laitiers des États-Unis, mais y exporte un peu plus de 110 millions de dollars, selon les données fournies par le gouvernement canadien.
Le Canada respecte ses obligations commerciales internationales dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), que Donald Trump veut renégocier.
Grâce à cet accord, « les États-Unis continuent de bénéficier d’un accès en franchise de droits et non contingenté pour les matières protéiques de lait », a rappelé M. Trudeau. Ce lait, dit diafiltré, est l’exception, car les autres produits laitiers ne sont pas couverts par l’ALENA.
RCI avec la contribution de Radio-Canada et de l’Agence France-Presse
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