Bilan Arte est la présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.Cette fédération vient de déposer un rapport qui révèle que le sous-financement gouvernemental de l’éducation postsecondaire nourrit la crise de l’endettement des ménages canadiens.

Dans un contexte où les étudiants canadiens ont en moyenne 28 000 $ de dettes d’études et qu’ils doivent payer 10 318 $ d’intérêt sur une dette de base de 30 000 $, madame Arte estime que le gouvernement devrait agir pour alléger le fardeau de la dette d’une génération qu’elle considère comme étant la plus endettée de l’histoire.
C’est une situation qui compromet sérieusement la possibilité pour les jeunes concernés de mener leurs études en toute sérénité, étant donné qu’ils réfléchissent aux difficiles perspectives de remboursement de leurs dettes, surtout sur un marché de l’emploi très volatile qui ne leur offre que des conditions très précaires à la fin de leurs études.
La situation est aggravée par le fait que les frais de scolarité ont considérablement augmenté au Canada durant les 20 dernières années.
Contrairement à la génération de leurs parents qui avaient la possibilité d’investir grâce aux revenus tirés de leurs premiers emplois au terme de leurs études, la génération actuelle redoute l’effet du surendettement sur sa vie future et celle des enfants qui vont naître.
Elle craint de ne pouvoir réaliser des rêves et passions, comme acheter une maison ou démarrer une entreprise, à cause du fardeau de la dette et des intérêts qu’elle est obligée de payer sur une longue durée.
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Un fardeau qui écrase davantage les communautés les plus marginalisées
Comme l’a relevé madame Arte, les femmes, les handicapées, les communautés culturelles, les immigrants et autres personnes radicalisées paient le prix fort de cet endettement.
Il s’agit généralement de personnes marginalisées qui ont une situation financière très précaire au départ, ce qui les oblige à s’endetter davantage que les personnes présentant une certaine sécurité financière.
Bilan Arte dénonce l’injustice d’un système décourageant pour ces personnes qui, non seulement s’endettent plus, mais doivent payer des intérêts faramineux pour le même programme que les plus nantis au départ, qui paient en définitive moins.
Elle demande des actions immédiates de la part du gouvernement fédéral pour inverser cette tendance et résoudre l’épineuse question de l’endettement étudiant.
Conformément à ses promesses électorales, le gouvernement libéral doit investir massivement dans l’éducation pour soutenir les jeunes et la prochaine génération.
Dans un contexte où le marché de l’emploi devient de plus en plus exigeant, les étudiants exigent que le système d’éducation postsecondaire soit universel, avec des fonds qui permettent à tous les jeunes Canadiens de pouvoir bénéficier de la formation nécessaire à leur insertion socioprofessionnelle.
Ils souhaitent que dès à présent, le gouvernement supprime les intérêts sur les dettes qui écrasent ceux des étudiants issus des communautés les plus démunies.
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