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De passage à Montréal mardi, l'ancien président américain Barack Obama a notamment déploré le retrait de l'administration Trump de l'Accord de Paris sur le climat.
Photo Credit: Paul Chiasson/La Presse canadienne

Le message d’espoir de Barack Obama séduit les Montréalais

L’ancien président américain Barack Obama demande de ne pas céder au repli sur soi. Il appelle plutôt à lutter contre les excès du capitalisme et à redoubler d’efforts pour contrer le réchauffement de la planète.

Invité spécial de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), dont le PDG est Michel Leblanc, le 44e président des États-Unis a fait rire les quelque 6000 personnes présentes au Palais des congrès par une petite boutade. « Une chose que j’aime à Montréal, c’est qu’il y a un pourcentage élevé de Michel », allusion au prénom de sa femme, Michelle.

Obama a par la suite abordé une kyrielle de sujets, de l’économie aux attaques contre la démocratie, en passant par les effets pervers d’Internet.

« Il est clair depuis un certain temps que le monde a atteint un point de bascule », a dit l’ex-président démocrate dans son discours premier au Canada depuis qu’il a quitté son poste en janvier.

« À l’âge de l’information instantanée, où la télé et Twitter peuvent nous alimenter avec un flot continu de mauvaises nouvelles, et parfois de fausses nouvelles, il peut sembler que l’ordre international que nous avons construit est constamment testé et que le centre pourrait ne pas tenir », a-t-il dit, chaudement applaudi par la foule conquise d’avance.

Barack Obama a attiré l’attention sur les risques sociaux des inégalités et de la pauvreté. © Paul Chiasson/The Canadian Press

Réduire les inégalités

Dans un monde aux prises avec la pauvreté, les inégalités sociales, le terrorisme et des migrations de masse, la montée en puissance « d’hommes forts », de nationalismes ou du protectionnisme économique est « compréhensible ».

« Lorsque le 1% des plus riches accapare une part toujours plus grande de la richesse, la crainte de la part de beaucoup, dans nos pays, est que les dés sont pipés contre eux », a-t-il dit en appelant à « la modernisation des filets de protection sociale », notamment aux États-Unis.

« Nous ne pouvons arrêter le progrès », a-t-il poursuivi en référence à la révolution technologique en cours. Mais « nous devons élaborer de nouveaux contrats sociaux pour que le progrès fonctionne pour tout le monde ».

« Lorsque nous montrons l’exemple par l’espoir et non la peur, nous sommes capables de faire des choses que d’autres pays ne peuvent pas ou ne voudraient pas. »

Former U.S. President Barack Obama waves to the crowd following a speech before the Montreal Board of Trade Tuesday, June 6, 2017 in Montreal.
Selon Barack Obama, en période de bouleversements, les gens sont tentés par le protectionnisme et le repli sur soi. © PC/Paul Chiasson

Revenant sur la décision de son successeur Donald Trump qu’il n’a pas nommé, de retirer son pays de l’Accord de Paris sur le climat, l’ancien locataire de la Maison-Blanche a reconnu avoir été réconforté la semaine dernière en voyant des États américains, des villes, des universités et de grandes entreprises signifier clairement leur intention de poursuivre le combat pour le sort des futures générations.

Préférant des sujets de plus longue vision que l’actualité des derniers mois, l’ex-président américain a affirmé qu’il était normal et inévitable que certains pays, dont le sien, choisissent de s’isoler en ces moments de bouleversements, marqués par les attentats terroristes, l’économie changeante et les changements climatiques qui mènent certains à opter pour le protectionnisme et des mouvements nationalistes.

Mais pour lui, « la peur doit être remplacée par l’espoir ». Il a en outre évoqué la justice économique et le besoin criant de réduire les inégalités dans la société. Elles peuvent être éliminées, selon lui, si le système s’adapte à la transition rendue nécessaire par l’évolution technologique et économique. Pour ce faire, il prône notamment un filet social plus adapté et de meilleurs salaires pour les professeurs qui joueront un rôle d’avant-plan pour former les citoyens.

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L’ancien président américain Barack Obama (à gauche) et le Premier ministre canadien Justin Trudeau (à droite) posent avec David McMillan et sa fille Dylan au restaurant Liverpool House de Montréal. © Dave McMillan / Twitter

Plusieurs invités de marque ont assisté au discours de M. Obama. Le premier ministre Philippe Couillard était de la partie, tout comme son ministre des Finances Carlos Leitao. Étaient aussi présents la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly, la Secrétaire générale de la Francophonie Michaëlle Jean, l’ancien premier ministre Jean Charest, le maire de Montréal Denis Coderre, et de nombreux représentants du Québec inc., dont Jean Coutu et Stephen Bronfman de Claridge, parmi bien d’autres.

Le premier ministre Justin Trudeau n’était pas du nombre. Il a toutefois partagé le souper de l’ex-président à Montréal. Les deux hommes auraient discuté des façons d’amener les jeunes à s’impliquer dans leurs communautés, selon un message, photo à l’appui, publié par M. Trudeau sur son compte Twitter.

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(Avec L’AFP et la Presse Canadienne)

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