De la marijuana vendue au dépanneur du coin au Québec, au même titre que la bière et le vin? C’est la vision de Couche-Tard qui est propriétaire d’une série de petites épiceries de quartier, connues sous le nom de dépanneurs au Québec.
L’entreprise, qui souhaite recevoir l’autorisation de vendre du cannabis dans ses magasins vers la mi-juillet 2018, a engagé une lobbyiste pour s’assurer d’une place dans le modèle de distribution qui sera retenu par le gouvernement.
Une inscription récente au registre des lobbyistes du Québec au nom de la firme TACT Intelligence-conseil indique que les services de Marie-Ève Bédard ont été retenus pour une période d’un an, soit du 15 mai 2017 au 15 mai 2018. Sa rétribution sera de moins de 10 000 $, selon ce qui est déclaré au registre.
Elle est l’ancienne directrice de cabinet de l’ancien ministre québécois de la Santé et des Services sociaux Yves Bolduc.

Couche-Tard mise sur la légalisation de la vente de cannabis en 2018
Les démarches effectuées par l’entreprise québécoise s’inscrivent dans le contexte du dépôt du projet de loi canadien C-45 – Loi concernant le cannabis et modifiant notamment la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et le Code criminel – est-il indiqué au registre.
Le projet de loi visant la légalisation du cannabis récréatif n’est toutefois pas encore adopté. Il est prévu qu’il soit légal en 2018, dans un cadre précis, et seulement pour les 18 ans et plus, selon les balises proposées par le gouvernement fédéral.
Un comité ministériel au Québec se penche actuellement sur le sujet pour préparer l’entrée en vigueur de la loi fédérale. Il n’a pas encore fait savoir quel modèle il choisira pour la vente de la marijuana.
Savoir-faire pour vendre du cannabis
Couche-Tard dit avoir offert sa collaboration au gouvernement du Québec dans la réflexion qu’il mène actuellement.
« Nous sommes convaincus d’être un partenaire idéal pour la mise en oeuvre d’un modèle de vente responsable pour les citoyens », explique Marie-Noëlle Cano, directrice principale de la firme Communications globales embauchée par Couche-Tard.
« Alimentation Couche-Tard possède une expérience de longue date dans la vente de tabac et d’alcool, des produits interdits aux mineurs et soulevant des questions de santé publique », fait valoir Mme Cano.

Une ascension fulgurante au pays des géants de l’alimentation
Dans les années 1990, Alimentation Couche-Tard a décidé de sortir de ses limites québécoises et d’entamer une série d’acquisitions.
Cela commence avec l’achat de 60 dépanneurs Mac’s et La Maisonnée. L’année 1997 marque l’acquisition des 245 magasins Provi-Soir appartenant à Provigo, puis l’entreprise acquiert le reste des magasins Mac’s en 1999.
Après une première incursion aux États-Unis sous la bannière Mac’s au début des années 2000, Alimentation Couche-Tard a conclu en 2003 une entente avec ConocoPhillips pour acheter la corporation Circle K pour 1,12 milliard de dollars canadiens.
Cette transaction permet à l’époque à l’entreprise de passer au quatrième rang des sociétés nord-américaines dans le secteur des dépanneurs.
Puis en 2005, elle devient la plus grande société de son genre au Canada et la deuxième en importance en Amérique du Nord avec 4853 dépanneurs en activité.
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RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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