Une agression dans une prison d’Halifax illustre la montée de la violence dans les établissements correctionnels.

Une agression dans une prison d’Halifax illustre la montée de la violence dans les établissements correctionnels.
Photo Credit: La Presse canadienne / Ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse

Le projet de loi C-56 rend-il dangereux le travail des agents correctionnels au Canada?

Les agents correctionnels du Canada sont contrariés et ont tenu à le faire savoir. Au centre de leur mécontentement, le projet de loi C-56 que vient de déposer à la Chambre des communes à Ottawa le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale.

La durée de l’isolement préventif en cause

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) redoute les effets néfastes de la limitation de la durée de l’isolement préventif des détenus sur la sécurité du travail de ses membres.

En substance, le projet de loi C-56 préconise la modification de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition en limitant à 15 jours la durée maximale pendant laquelle un détenu pourra être placé en isolement préventif.

« Dans sa mouture actuelle, ce projet de loi est inacceptable. Il augmente la dangerosité du travail des agentes et agents correctionnels et il compromet la sécurité des détenus. » – Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN.

 Contexte marqué par l’augmentation des incidents violents dans les prisons

Voici un exemple rapporté par Radio-Canada en 2013 :

Les rapports entre détenus et agents correctionnels ne sont pas toujours au beau fixe. En raison des incidents de violence qui se multiplient dans les services de détention, ces agents sont le plus souvent obligés de faire appel à la force pour rétablir l’ordre, bien que, dans des cas plus rares, ils soient eux-mêmes à l’origine de certains actes de violence sur les détenus.

Dans les pénitenciers fédéraux, le nombre d’agressions a augmenté de 93 %, passant de 301 en 2006-2007 à 581 en 2014-2015, selon le directeur général du Bureau de l’enquêteur correctionnel du Canada, Ivan Zinger.

Les données peu rassurantes en provenance des agents correctionnels de New York viennent renforcer la contestation du Syndicat des agents correctionnels du Canada. Une réforme municipale y a récemment limité la durée de l’isolement préventif , ce qui a exacerbé les incidents de violence dans les prisons.

Les agents correctionnels du Canada indiquent d’ailleurs, pour étayer leurs arguments, que leurs collègues new-yorkais poursuivent actuellement la Ville de New York parce que la réforme a augmenté les risques de blessures graves dans leur environnement de travail.

 « Nous sommes outrés de constater que ce gouvernement cède aux pressions de divers lobbyistes de groupes de défense de droits qui, pour la plupart, n’ont jamais mis les pieds dans un établissement carcéral. Ce qui se passe à l’intérieur des murs n’est pas ce qu’on voit dans les films et à la télévision. Celles et ceux qui y travaillent sont bien placés pour le savoir. C’est pourquoi nous devons être consultés, surtout lorsqu’il s’agit de mesures qui pourraient mettre nos vies et celles des détenus en danger », dit Jason Godin.

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Catégories : Politique, Société
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