Alors que plusieurs groupes sonnent l’alarme sur les dangers possibles de la légalisation du cannabis pour les jeunes et pour la sécurité routière, des experts canadiens présentent 10 recommandations afin de réduire les risques pour la santé des consommateurs.
Des données scientifiques?
Selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), les nouvelles directives résultent d’un examen scientifique mené par une équipe internationale de spécialistes qui ont publié les résultats de leurs recherches dans la revue scientifique American Journal of Public Health.
« Des renseignements factuels et fondés sur la science peuvent aider les usagers de cannabis à prendre des décisions éclairées en vue de réduire les risques pour leur santé, aussi bien immédiats qu’à long terme » – Benedikt Fischer, scientifique principal du CAMH, qui a dirigé l’élaboration des directives.
Cette revue est réputée pour la fiabilité de ses données et pour la renommée des chercheurs qui y présentent leurs découvertes.
Est-ce suffisant pour rendre crédibles ces recommandations soumises avec l’approbation des principaux établissements médicaux et organismes de santé publique du pays? Parmi ces organismes, on trouve la Société médicale canadienne sur l’addiction, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, et le Centre de toxicomanie et de santé mentale.

Les avis des spécialistes sont importants, étant donné que l’usage du cannabis au Canada demeure parmi les plus élevés du monde. En raison des risques liés à la marijuana, ces spécialistes formulent comme première recommandation de s’abstenir d’en prendre.
Plus de 10 % des adultes et 25 % des adolescents disent avoir pris du cannabis au cours de l’année écoulée. Les risques pour la santé sont divers, entre autres : problèmes de mémoire et de coordination physique, accidents automobiles et problèmes de santé mentale ou de dépendance au cannabis.
« L’usage de cannabis comporte des risques réels pour la santé. Notre priorité doit être d’atténuer ces risques pour tous les Canadiens, en particulier les jeunes. L’AMC continue à recommander une approche globale de la politique en matière de santé publique. Il s’agit d’une approche axée sur la prévention de l’usage problématique de drogues, la mise en place de services d’évaluation et de traitement pour les personnes qui veulent abandonner la drogue, et la réduction des méfaits pour améliorer la sécurité des usagers. » – Laurent Marcoux, président de l’Association médicale canadienne (AMC).

Réduire les problèmes de santé
À environ un an de la légalisation de la marijuana au Canada, les principales recommandations abordent le potentiel élevé des risques liés aux différents facteurs que sont :
- le premier usage de cannabis à un jeune âge; usage de cannabis à puissance élevée;
- les diverses façons de prendre du cannabis;
- la conduite automobile après une forte consommation de cannabis;
- la sensibilisation des personnes plus vulnérables aux problèmes liés au cannabis.
Le Centre de toxicomanie et de santé mentale relève que les recommandations prennent en compte chacun des risques.
« Ces directives jouent un rôle important lorsqu’il s’agit d’appuyer une approche de l’usage du cannabis axée sur la santé publique. Les usagers de cannabis et de produits dérivés du cannabis, les praticiens de première ligne et les professionnels de la santé publique bénéficieront tous de ces directives fondées sur des données probantes, car elles les aideront à réduire les risques d’effets néfastes pour la santé liés à l’usage de cannabis. Grâce à l’adoption généralisée de ces directives, les usagers de cannabis disposeront des renseignements dont ils ont besoin pour pouvoir gérer leur usage de cannabis, protéger leur santé et accroître leur bien-être. » – Ian Culbert, directeur général de l’Association canadienne de santé publique (ACSP).

À noter :
Quelques données sur les effets à court terme de la marijuana sur la santé :
- confusion, fatigue;
- capacité réduite de se souvenir, de se concentrer et de prêter attention;
- anxiété, peur ou panique
- paranoïa, délire, hallucinations, troubles de l’humeur, symptômes psychotiques
- vitesse de réaction réduite
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