L’histoire de la compagnie Sears au Canada est celle d’un géant qui est sur le point de sombrer à cause de ses nombreuses difficultés financières. Alors que des milliers d’employés ont été congédiés sans le moindre radis, les patrons ont annoncé qu’ils se partageraient un pactole de 7,6 millions de dollars en boni, ce qui suscite une vague de mécontentements au pays.
D’ex-employés sur la paille
L’annonce du partage de 7,6 millions de dollars entre 43 hauts cadres de l’entreprise a poussé les avocats des ex-employés aujourd’hui au chômage à réagir.
La nouvelle a provoqué une vague de choc qui s’explique par le fait que la compagnie s’est récemment débarrassée de plus de 3000 employés sans leur verser la moindre compensation.
Parallèlement, les retraités de la compagnie se retrouvent dans une situation précaire et ne peuvent que très difficilement accéder à certains de leurs soins de santé, entre autres services de première importance.
Une question de garder les cadres pour la restructuration
Obligés de s’expliquer, les hauts responsables de la compagnie ont laissé entendre que l’idée de s’engraisser, alors que les ex-employés et les retraités touchent le fond du baril, se justifie par une volonté de mener à bien la restructuration de la compagnie.
Selon leurs explications, il faut donner cet argent aux cadres pour les garder en poste, car c’est à eux qu’incombe la mission de travailler à fond pour le redressement de l’entreprise qui est actuellement écrasée par ses dettes, à cause de ses pertes de revenus en continu.
Les hauts dirigeants ciblés par la compagnie recevront des montants additionnels de 25 à 100 % s’ajoutant à leur salaire de base. 75 % des primes seront versées dans un délai de 6 mois et le dernier quart sera remis à la fin de la période de restructuration.
Par ailleurs, Sears compte verser jusqu’à 1,6 million de dollars à 116 employés détenant plusieurs années d’ancienneté. Ces derniers superviseront les ventes à des succursales qui ont annoncé leur fermeture.

D’importantes difficultés financières
Au mois de mars, la compagnie Sears des États-Unis, qui emploie près de 140 000 personnes, annonçait des pertes financières de plus de 2 milliards de dollars, et un avenir de plus en plus incertain.
Près de trois mois plus tard, Sears Canada, dont les activités au pays vacillent depuis presque 5 ans, avait révélé des difficultés du même ordre et des inquiétudes en ce qui concerne sa survie.
C’est ainsi que la compagnie avait pris la décision de diversifier ses activités, en se lançant dans le secteur de l’alimentation, et surtout de se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, ce qui allait se traduire par une perte d’environ 3000 emplois à la suite de la fermeture de près de 60 magasins.
À noter au sujet de Sears Canada
Chaîne de magasins de détail
Fondée en 1952
Au 28 janvier 2017, compte 95 magasins, 135 d’entreprise, 69 magasins locaux et près 880 comptoirs de ramassage au Canada
A enregistré 144,4 M$ de perte en 2017, pourtant son revenu brut est de 505 M$
À cause de ses difficultés, elle ne peut emprunter que 109 M$ et non 175 M$ nécessaires pour répondre à ses besoins
Sears Holding des États-Unis détient 11,5 % des actions de Sears Canada
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RCI avec Radio-Canada
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