De jeunes adultes autour d'une table

De jeunes adultes autour d'une table
Photo Credit: Radio-Canada / Colombe Fortin

Héberger son enfant adulte ou l’aider à s’installer ailleurs? Les parents canadiens optent pour le 2e choix

La banque canadienne CIBC constate que les parents canadiens préfèrent donner un coup de pouce à leurs enfants adultes afin qu’ils s’installent dans la vie, au lieu de les garder sous leur toit.

Une aide financière pour qu’ils déménagent

Hélène Marquis, directrice planification fiscale et successorale, gestion privée de patrimoine Banque CIBC © Hélène Marquis

Selon Hélène Marquis, directrice planification fiscale et successorale, gestion privée de patrimoine à la Banque CIBC, il y a plusieurs raisons pour expliquer le fait que la plupart des parents au Canada préfèrent donner de l’argent à leurs enfants adultes plutôt que de les héberger.

Ils ne veulent tout simplement pas avoir à héberger un enfant et un conjoint qui s’installent dans la vie.

Ils choisissent ainsi d’aider leurs enfants de leur vivant, plutôt qu’après leur décès, pour faciliter leur départ de la maison. « C’est beaucoup d’argent que les parents sacrifient au bénéfice de leurs enfants », affirme Mme Marquis.

Elle précise qu’environ 1500 parents canadiens ont pris part au sondage effectué à la fin du mois de juin, et que les montants qu’ils envisagent de donner à leurs enfants sont basés sur le revenu familial.

  • Le montant moyen est de 24 125 $;
  • Quand le revenu familial est plus faible, soit 50 000 $ et moins, le montant que les parents donnent est de 22 784 $;
  • Pour les revenus entre 50 000 et 99 000, ils donnent 17 926 $, ce qui est un peu plus faible que la moyenne générale et que la moyenne de ceux qui ont des revenus inférieurs à 50 000 $;
  • Ceux qui ont des revenus supérieurs à 100 000 $ peuvent donner jusqu’à 40 558 $.
La majorité des parents au Canada ayant un enfant de 18 ans et plus (76 %) disent vouloir l'aider financièrement pour qu'il puisse déménager, se marier ou emménager avec un conjoint, et près de la moitié d'entre eux font un don de 24 000 $.
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Sondage CIBC: la majorité des parents canadiens aideraient financièrement leurs enfants afin que ceux-ci puissent quitter le domicile familial. © (Groupe CNW/Banque CIBC)

De nombreux Canadiens ne connaissent pas les répercussions fiscales et financières des dons

La plupart des Canadiens (68 %) soit comprennent mal, soit affirment ne pas connaître les répercussions fiscales et financières d'un don.

Tout dépend de la somme, de l’origine de l’argent qu’on donne et du moment où on le donne, relève Hélène Marquis qui offre les explications suivantes :.

Si on donne de l’argent comptant, il n’est pas imposable, autant pour la personne qui le reçoit que pour celle qui le donne, quel que soit le montant. L’argent comptant c’est de l’argent qui existe dans un compte de chèque ou d’épargne en banque.

L’argent comptant est probablement la solution la plus simple lorsqu’il s’agit de faire un don, que ce soit par chèque, virement télégraphique ou opération de Virement Interac. Vous pourriez aussi envisager un don « en nature ». Par exemple, vous pourriez donner des titres en les transférant de votre compte à celui de votre enfant ou transférer des titres de propriétés immobilières à vos enfants.

S’il faut retirer de l’argent d’un compte de placement, pour pouvoir donner cet argent normalement, il va falloir encaisser ses placements, donc il y aura de l’impôt à payer, comme si on réalisait un gain en capital en vendant des actions.

Si on retire de l’argent d’un REER ou d’un FERR, c’est certain que la facture fiscale va arriver à la fin de l’année, parce que le REER et le FERR sont taxés comme un revenu, donc il y aura des impôts sur ces montants. Par contre, celui qui reçoit de l’argent n’aura pas d’impôt à payer, quel que soit l’endroit où il se trouve au Canada.

Un outil très avantageux pour faire des dons au Canada c’est le CELI, recommande Hélène Marquis, parce que le CELI n’est pas imposables, tout comme les retraits d’argent sur un CELI ne sont pas imposables non plus. Et ils peuvent être remboursés l’année suivante, explique-t-elle.

Des billets de dollars canadien
Des billets de dollars canadien © ICI Radio-Canada / Britainy Robinson

Quand donner et pour quels impacts financiers?

Selon les précisions de Mme Marquis, quand on est vivant, il y aura peut-être ou pas d’imposition, en fonction du type de biens qu’on donne.

Au moment où on décède, on est présumé avoir vendu tous ses biens à leurs justes valeurs marchandes.

En partant, la personne qui décède doit faire une déclaration finale de revenus, et cette déclaration va s’imposer sur tous les biens qui lui restent.

Par exemple, si la personne a 100 000 $ de REER, une résidence principale qui n’est pas imposable, ainsi qu’une résidence secondaire, éventuellement, elle aura de l’impôt à payer sur le bien en capital pour cette résidence-là, même si elle la donne à ses enfants.

La seule exception qu’il y a, c’est que si elle transfère cette résidence à son conjoint, à ce moment-là, l’impôt va être différé au deuxième décès. Alors au décès, si la personne donne à son conjoint, il ne devrait pas y avoir d’impôt. En clair, affirme Hélène Marquis, il y a de l’impôt si la personne décédée donne à ses enfants.

Catégories : Économie, Société
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