Campagne adoptez un gréviste
Photo Credit: Syndicat des Métallos

« Adoptez un(e) gréviste » : le cri du cœur du Syndicat des métallos dont les membres sont en grève depuis six mois

Le Syndicat des métallos veut multiplier les moyens de pression pour faire entendre les revendications de ses membres en grève depuis plusieurs mois. C’est ainsi que le directeur du syndicat dans l’Est du Québec, Alain Croteau, a lancé la campagne « Adoptez un(e) gréviste ». L’employeur, CEZinc a présenté le point sur le conflit de travail qui l’oppose à ses employés et qui paralyse 

Aider les grévistes à lutter contre une « compagnie peu scrupuleuse »!

Alain Croteau, directeur du syndicat des Métallos dans l’Est du Québec
Alain Croteau, directeur du syndicat des Métallos dans l’Est du Québec © Radio-Canada

La campagne, qui vient d’être lancée, mobilise tous les membres, toutes les sections locales du syndicat au Canada, affirme M. Croteau.

Il était de passage à Salaberry-de-Valleyfield, à l’occasion d’un événement organisé pour les 371 travailleurs en grève de Zinc électrique du Canada limitée (CEZinc), une des plus importantes installations de transformation primaire du Zinc, dans l’Est de l’Amérique du Nord, implantée au Québec depuis 1963.

M. Croteau lance un appel aux membres, où qu’ils se trouvent, afin qu’ils adoptent un travailleur en grève à Salaberry-de-Valleyfield. Il est question de supporter l,ensemble des employés dans leur bataille contre la multinationale qu’il qualifie de « compagnie peu scrupuleuse ».

La campagne consiste à demander aux différentes sections locales des métallos de l'ensemble du Canada de faire un don récurrent à un gréviste au montant et à la fréquence de leur choix, peu importe la durée du conflit.

« Bien sûr, nos secours de grève continuent à être distribués […]Mais après six mois de conflit, la solidarité monte d’un cran. En ajoutant cette campagne à ce qui existe déjà comme secours de grève, l’employeur doit comprendre que le soutien à nos travailleurs ne cessera jamais de croître. Et nos travailleurs de la CEZinc sauront une fois de plus combien tous les métallos du Canada sont à leur côté, toujours prêts à les épauler jusqu’au bout ». –   Alain Croteau

Alain Croteau, le directeur du syndicat dans l’Est du Québec,.Écoutez

Grève des métallos chez Vale à Sudbury
Des travailleurs en grève détruisent un contrat de travail proposé par la minière Vale à ses syndiqués. (archives) © Radio-Canada/Yvon Thériault

Une mobilisation internationale

Alain Croteau décrit l’employeur comme un mastodonte présent sur tous les continents, avec près de 150 succursales partout dans le monde. L’entreprise a beaucoup de moyens et s’attaque à des personnes avec qui elle fait affaire depuis de nombreuses années, même si elles l’ont aidée à toucher les sommets actuels. Et pourtant, leurs droits sont aujourd’hui foulés au pied.

Après plusieurs mois de grèves et des tentatives infructueuses de négociation, M. Croteau estime qu’il faut passer à la vitesse supérieure.

Cela se fera par la multiplication des moyens de pression et la mobilisation des soutiens dans tous les pays où la compagnie est implantée.

L’employeur voulait couper dans les régimes de retraite de ses employés, ce qui est très douloureux, relève le directeur québécois du Syndicat des métallos.

La grève à la CEZinc entre dans son sixième mois, ce qui en fait l'un des plus longs conflits en cours au Québec. L'employeur est devant les tribunaux depuis que des inspecteurs du ministère du Travail ont noté en février dernier la présence de briseurs de grève. Les discussions, menées sous l'égide d'un conciliateur, sont au point mort. Elles achoppent, entre autres, sur la préservation du régime de retraite, un enjeu pour toutes les générations de travailleurs de cette usine. La convention collective est échue depuis le 1er décembre 2016.

Il faut des montants d’argent supplémentaires pour permettre aux grévistes de mener leur bataille jusqu’à son terme.

Il faut contraindre l’employeur à revenir autour de la table pour analyser les solutions que le syndicat lui a proposées au cours de la rencontre du mois de juin dernier, explique M. Croteau qui s’inquiète du fait que depuis lors, l’employeur se soit terré dans un silence absolu.

Ce sont en tout 371 travailleurs de la compagnie qui sont en grève. Ceux des autres régions du Canada comptent aller à leur rencontre, tout comme ils souhaitent se rendre en Amérique du Sud et aux États-Unis pour solliciter les appuis afin de poursuivre la grève.

Alain Croteau mentionne que les travailleurs sont ouverts aux négociations, mais que si l’employeur continue à faire la sourde oreille, le syndicat va multiplier les moyens de pression.

Une usine de production du zinc
Une usine de production du zinc © HudBay

Le point sur le conflit de travail avec le syndicat des métallos par CEZinc

La présidente et chef de la direction de CEZinc, Éva Carissimi, donne la version des faits de l’employeur, CEZinc Valleyfield.

Elle rappelle qu’en novembre 2016, la convention collective était arrivée à échéance. L’employeur avait alors fait appel à un médiateur pour trouver un terrain d’entente entre les deux parties.

Par la suite, une offre globale jugée intéressante par la partie patronale avait été faite au syndicat.

Elle fustige le rejet de cette offre faite par le syndicat des Métallos qui a déclenché une grève, sans tenir compte des propositions de la partie patronale.

Il s’agit, selon Mme Carissimi, d’offres alléchantes, comme :

  • La reconduction de la retraite anticipée à l’âge de 60 ans, avec 20 ans de service;

  • De salaires compétitifs;

  • Du maintien du régime des retraites à prestations déterminées, avec une contribution des employés;

  • De la  bonification de la rente de retraite.

La compagnie déclare avoir reçu et analysé le contenu des suggestions faites par le syndicat, ce qui a amené à la conclusion selon laquelle les propositions ne pouvaient être appliquées dans le contexte actuel des opérations de CEZinc.

Le Comité de négociation patronal se dit prêt à poursuivre les négociations afin d’ aboutir à l’élaboration d’une nouvelle convention collective satisfaisante pour toutes les parties.

Plus de détails dans la vidéo qui suit:

À propos de CEZinc

C’est une propriété de la compagnie du Fonds de revenus Noranda et de la multinationale Glencore.

La compagnie produit 265 000 tonnes de zinc chaque année, ce qui représente 17 % de la demande au Canada et aux États-Unis.

Elle se positionne parmi les 10 plus importantes affineries de zinc dans le monde.

Le marché international des affineries de zinc se porte actuellement mal : la tonne métrique est tombée à 40 $ US, par rapport à 175 $ en 2015.

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Catégories : Économie, Société
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