Les drapeaux des trois pays signataires de  l’ALÉNA

Les drapeaux des trois pays signataires de l’ALÉNA
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Renégociation de l’ALENA : le Canada veut une entente équitable pour toutes les parties!

À quelques jours du premier tour des négociations, le Canada affûte ses arguments.

Chrystia Freeland promet des moments dramatiques

Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada © PC/Sean Kilpatrick

C’est depuis plusieurs mois que le gouvernement fédéral prépare la participation du Canada à la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Il y a eu des rencontres avec les gouverneurs des États américains, avec les opérateurs économiques et les proches collaborateurs de la Maison- Blanche.

L’heure est venue d’entrer en scène pour véritablement négocier cet accord capital pour les trois pays signataires que sont le Canada, les États-Unis et le Mexique.

En raison des enjeux pour ces différents partenaires, les négociations s’annoncent houleuses, chaque partie voulant préserver ses intérêts stratégiques.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, promet des moments corsés, ou plus dramatiques, avec une réelle volonté pour le Canada de parvenir à un compromis et de trouver une solution gagnante pour toutes les parties.

«  Ces négociations s’annoncent ardues, il faut s’attendre à des moments d’émotion. »

Protéger les travailleurs canadiens

Pour ce premier tour des négociations, de mercredi à dimanche, les priorités du Canada ont été définies.

Elles mettent l’accent sur la préservation des droits des travailleurs canadiens, sur la gestion de l’offre et sur la préservation de l’offre environnementale.

La ministre Freeland espère un accord bénéfique pour l’économie canadienne et pour les travailleurs du pays.

Le Canada présente ainsi ses arguments tout en manifestant une certaine prudence.

Ses craintes sont fondées sur le fait que le contexte politique américain en ce moment est assez négatif, les élans protectionnistes de la nouvelle administration ne laissant que très peu de place à un excès d’optimisme.

C’est pourquoi la vigilance doit être de mise pour ces négociations, car le Mexique et les États-Unis doivent aussi penser à l’élection présidentielle en début d’année prochaine pour le premier, et aux élections de mi-mandat pour le deuxième.

La santé économique canadienne repose directement sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signé il y a plus de 20 ans, qui encourage l’ouverture des États-Unis aux produits du Canada et du Mexique.
La santé économique canadienne repose directement sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signé il y a plus de 20 ans, qui encourage l’ouverture des États-Unis aux produits du Canada et du Mexique. ©  Christian Bénard

Nécessité de revoir le chapitre 11

Les arguments du Canada sont analysés de près par les différentes centrales syndicales du pays.

Dans une entrevue à RDI, Caroline Senneville, la première vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a salué la volonté du gouvernement d’œuvrer au respect des droits des travailleurs canadiens.

Elle souhaite que les négociations se déroulent de la manière la plus transparente possible, en incluant les syndicats, et que l’exception culturelle soit maintenue.

De plus, la situation actuelle en ce qui concerne la culture, qui n’est pas incluse dans l’ALENA, doit être maintenue, a affirmé Mme Senneville. Pour elle, la culture n’est pas une marchandise au même titre que les autres, et devrait par conséquent être traitée comme étant de l’ordre de l’âme d’un peuple.

D’un autre côté, Caroline Senneville plaide pour que la question du bois d’oeuvre, bien que ne faisant pas partie de l’ALENA, soit négociée de toutes les autres manières possibles, dans l’intérêt des travailleurs canadiens.

Elle propose une revision du chapitre 11 de l’Accord qui existe depuis 1990, ce qui permettait de poursuivre les gouvernements dans les cas de pertes de profits.

Si elle est entièrement d’accord sur le fait qu’il faut privilégier les droits des travailleurs, l’idée de faciliter les déplacements des travailleurs professionnels dans la zone de libre-échange nord-américain ne semble pas pour elle très claire.

C’est pourquoi elle souhaite que la ministre Freeland précise sa pensée sur cette question, car l’accord de libre-échange en Amérique du Nord n’est pas comme un accord dans l’Union européenne, où cette libre circulation des travailleurs est acquise d’office.

RCI avec des informations de Radio-Canada

Catégories : Économie, International, Politique
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